Le volume des crédits hypothécaires américains dépasse son niveau d’avant la crise financière

Aux États-Unis, les crédits hypothécaires de la population se montent maintenant à 9 400 milliards de dollars, montrent des données de la Réserve fédérale américaine. C’est un nouveau record depuis l’effondrement du marché hypothécaire américain il y a onze ans. Rien qu’au cours du dernier trimestre, le volume cumulé des dettes immobilières des Américains a augmenté de 162 milliards de dollars.

En 2008, juste avant qu’un énorme volume de créances douteuses ne déclenche « la crise des subprime » à l’origine de la crise financière, les crédits hypothécaires des Américains avaient culminé à 9 290 milliards de dollars. Autrement dit, le volume actuel des crédits immobiliers des Américains est très similaire à celui qu’il avait atteint à la veille de la crise financière de 2008.

Aux États-Unis, plus de 64 % des ménages étaient propriétaires du bien immobilier dans lequel ils résidaient à la fin de l’année dernière. Cela implique 81,8 familles propriétaires de leur logement, sur un total de 127,6 millions de familles américaines. En moyenne, ils sont endettés d’environ 115 000 $ au titre de l’acquisition de cette propriété. Là encore, les ressemblances sont troublantes. En effet, dix ans plus tôt, à la veille de la crise immobilière, le crédit hypothécaire moyen se montait à 117 000 $.

Une situation relativement saine

Néanmoins, ces chiffres doivent être remis dans leur contexte. Un certain nombre de propriétaires ont déjà totalement remboursé leur crédit, ce qui augmente la dette moyenne des autres. En outre, ces données ne pennent en compte que les résidences principales ; les possesseurs de résidences secondaires qui se sont endettés pour acquérir ce bien tout en étant locataire de leur résidence principale n’y sont en revanche pas inclus.

« Il faut garder à l’esprit que l’ensemble des crédits hypothécaires, qui constituent la part la plus importante de l’ensemble des dettes des ménages, demeure relativement sain », affirme Michael Feroli, économiste en chef à la banque JPMorgan Chase. Il précise que la dette des ménages a certes augmenté, mais que les revenu de la famille américaine en a fait de même.

Les crédits immobiliers américains avaient chuté de 15 % entre le début de la crise américaine, et le second trimestre 2013. Ils ont recommencé à progresser depuis lors. L’augmentation de 1,4 % que l’on a constatée au premier trimestre de cette année a marqué le vingtième trimestre consécutif de hausse.

En outre, la proportion des crédits hypothécaires sur le total des crédits des ménages tend à se réduire aux États-Unis. Les familles américaines empruntent désormais davantage pour financer l’acquisition de leur voiture, ou d’aures achats à crédit. En revanche, la part des prêts étudiants a tendance à se réduire.

Et l’Europe ?

Aux États-Unis, la population emprunte beaucoup plus acquérir sa résidence qu’en Europe. En France, par exemple, 57,7 % des ménages, soit 16,7 millions des 29 millions de familles résidentes, étaient propriétaires de leur logement en 2015.

Des données récentes de la Banque de France évaluent à 1040 milliards d’euros le total des crédits hypothécaires des particuliers. Ici aussi, c’est un montant record. Les crédits immobiliers moyens par ménage se montent à environ 62 000 euros. Les données de Allemagne, de l’Espagne et de l’Italie font également état de montants nettement inférieurs à ceux des États-Unis.

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