Voici les 10 Belges les plus riches du Royaume

Qui sont les Belges les plus riches du pays? Comment ont-ils formé leur fortune et d’où viennent-ils? Voici le classement des 10 plus  grosses fortunes de Belgique. 

1. Alexandre Van Damme (AB Inbev)

Comme un symbole, ce classement commence par une brasserie. La fortune de la famille Van Damme commence en 1920 quand Albert Van Damme épouse Eugenie Piedboeuf, la fille Théodore Piedboeuf, propriété de la brasserie éponyme. Albert Van Damme a alors transformé la brasserie pour lui donner le succès que l’on connait aujourd’hui. En 1966, il lance la marque Jupiler censé concurrencer la Stella. Mais en 71, Van Damme parvient à fusionner les deux brasseries et Jupiler devient alors leader sur le marché. Le début de l’immense fortune de la famille Van Damme.

Rapidement, c’est le petits fils d’Albert, Alexandre, qui prend les rennes de l’entreprise tout en restant supervisé par son grand-père. Mais en 1995, Alexandre perd son père et son grand-père. Il se retrouve alors à 33 ans à la tête de la brasserie. Grâce à des investissements intelligents comme Heinz, Kraft, Douwe Egberts et dans l’immobilier, il a rapidement fait grimper son capital. Aujourd’hui, sa fortune est estimée à 17 295 241 000 d’euros.

2. Famille Werner de Spoelberch

Pour la seconde place, on reste dans le milieu de la bière. En fait, la famille Werner de Speolberch est intimement liée à celle des Van Damme citée ci-dessus. AB Inbev est contrôlée par trois familles: les Spoelberch, les Mévius et les Van Damme. Tout part de la Stella Artois. À l’origine, les trois familles n’avaient rien à voir avec la bière originaire de Louvain. C’est Edmond Willems qui lance la Stella au début du 20ème siècle. Quand il meurt, il laisse deux filles: Elise et Amélie. L’une d’elles se marie avec Adolphe Spoelberch et l’autre épouse Eugène Mévius.

À cette époque, la famille Van Damme ne fait pas encore partie de l’histoire. Sous l’impulsion des Spoelberch, Stella rachète une multitude de petites brasseries en Belgique et prend le nom d’Interbrew. Petit à petit, l’entreprise rachète même des brasseries étrangères. Mais suite à l’expansion de la Piedboeuf et Jupiler, les deux brasseries fusionnent et la famille Van Damme devient le troisième pilier de l’empire brassicole belge. Petit à petit, cet empire s’agrandit en rachetant des brasserie un peu partout: Hongrie, Ukraine, Roumanie, Bulgarie, Chine, Monténégro, Corée du Sud. Mais c’est en 1995 qu’Interbrew frappe son plus grand coup en rachetant le groupe canadien Labatt pour 57 milliards de francs. De cette manière, Interbrew devient un groupe mondialement connu dans le secteur de la bière. Enfin, en 2004, Interbrew fusionne avec le groupe brésilien AmBev et deviendra AB InBev. Il ne reste plus qu’une chose à faire pour devenir la plus grande brasserie du monde: racheter le plus grande brasserie américaine: Anheuser-Busch. En 2008, Ab Inbev propose 52 milliards de dollars et la transaction est actée.

La famille Werner de Spoelberch, principale actionnaire d’AB Inbev, est sans surprise riche à milliards. Leur fortune est estimée à 12 524 360 000 euros.

3. La famille de Mévius

Sans surprise, la famille Mévius occupe la troisième place du classement puisque la famille est le plus petit actionnaire de AB Inbev après les Van Damme et Spoelberch. On ne vas répéter une nouvelle fois l’histoire commune de ces riches familles belges. Toujours est-il que la fortune des Mévius, famille menée par Frédéric de Mévius, s’élève à 6 976 250 000 euros.

4. Albert Frère

L’histoire de la fortune d’Albert Frère commence en 1930 lorsqu’il rachète des entreprises actives dans la sidérurgie en Wallonie, en particuliers à Charleroi. Rapidement, Albert Frère (à droite sur la photo ci-dessus) devient une sommité dans le secteur de l’acier et de la sidérurgie grâce à son entreprise carolo Carlam. Au début des années 70, alors que la crise de l’acier éclate, il revend ses entreprises à l’État belge, notamment Cockerill.

Ensuite, il réinvestit dans tout autre chose comme les banques, les assurances, l’énergie et les médias. En 1982, il rachète le Groupe Bruxelles Lambert (GLB) et participe au capital de multitudes de grandes entreprises comme Bertelsmann où il détient 25,1% du capital, Total (4% grâce à ses actions investies à l’époque de Petrofina), Suez (8,3%), Imerys (30,7%) et dans la cimenterie Lafarge (21,1%).

Tout l’empire d’Albert Frère s’article autour de la CNP, une société d’investissement et une holding belge non cotée qui détient des part dans une multitude d’entreprise dont, par exemple, le groupe M6. Désormais, Albert Frère s’est retiré et c’est son petit-fils Cédric qui a pris les rennes de la CNP à seulement 34 ans. Après une vie bien remplie d’argent et d’investissement, la fortune d’Albert Frère est estimée à 6 265 979 000 euros.

5. Eric Wittouck

La fortune de la famille Wittouck s’est formée grâce au sucre. C’est à la fin du 19ème siècle que Paul Wittouck se fait un nom grâce à la sucrerie de Tirlemont connue sous le nom Tiense Suiker. Le succès de cette entreprise est liée à un mariage. Le frère de Paul, André-Michel, épouse une descendante de la famille tsar russe, la princesse Hélène Sherbatow. Grâce à ce mariage, des routes commerciales très rentables vont s’ouvrir à Paul Wittouck qui va pouvoir exporter son sucre dans l’est de l’Europe.

Rapidement, Eric Wittouck prend le contrôle de la sucrerie. En 1989, il vend l’entreprise à la société allemande Sudzucker pour 945 millions d’euros, l’une des plus importantes opérations industrielles de l’époque. Avec cet argent, Eric Wittouck lance la holding Artal bien aidé par le groupe Boston Consultancy. Ce groupe conseille d’ailleurs à Wittouck d’acheter la société américaine Weight Watchers. C’est plutôt ironique pour une famille qui a bâti sa fortune grâce au sucre. Mais Wittouck suit ce conseil et Weight Watchers a rapidement connu un succès retentissant.

À travers la holding Artal, Eric Wittouck gère pas moins de 6 milliards de dollars d’investissement à Wall Street. La participation la plus importante d’Artal est Blue Bufallo Pet Company, un producteur d’aliments biologiques pour animaux de compagnie qui représente 3 milliards. Ensuite, on retrouve Weight Watchers. Actuellement, on estime la fortune de Wittouck à 3 403 250 000 euros.

6. Famille Emsens

La famille Emsens est associée au ciment. C’est en 1905 que Stanislas Emsens lance l’entreprise en se servant du sable qu’ils extrayaient en Campine sous le nom de l’entreprise Sibelco. Connue sous le nom d’Etex, l’entreprise produisait du ciment à base de fibres d’amiante que l’on appelle Eternit. Un procédé avantageux puisqu’il est peu coûteux et isolant. Tout benef’ pour la famille Emsens donc. Mais rapidement, ce matériaux est devenu un cauchemar pour Etex car les propriétés cancérigènes de l’amiante ont été démontrées.

Etex a donc eu d’énormes soucis juridiques et a même été condamnée par les tribunaux belges. C’est en 1997 qu’ils ont stoppé la production de ce ciment mais il a fallu attendre 2011 pour que l’entreprise soit libérée de tous les soucis juridiques. Mais après de tels scandales, il a fallu changer de stratégie et d’activité pour le groupe Etex. Alors, le groupe rachète en 2011 les activités européennes du groupe Lafarge, producteur de plâtre, pour 1 milliard d’euros.

La famille Emsens est aussi liée à l’entreprise Aliaxis, une entreprise active dans le secteur de la construction. En 2003, Aliaxis est scindée d’Etex et aucun membre de la famille Emsens ne peut officier au sein du conseil d’administration: la gestion et l’actionnariat restent séparés. Par contre, les Emsens siègent toujours dans le CA d’Etex et Sibelco. La famille compte de nombreux descendants et détiennent la majorité des actions du groupe. On estime la fortune de la famille à 3 296 510 000 euros.

7. La famille Colruyt

L’histoire de la famille Colruyt commence en 1950. À l’époque, c’est Franz Colruyt qui est à la tête de la chaîne de magasins. Mais à la base, Colruyt n’était qu’un grossiste actif dans le Brabant Flamand. En 1958, Jo Colruyt passe à la tête de la société et en 1965, le tout premier magasin Colruyt ouvre ses portes en Belgique et lance ainsi les hostilités face à GB, son principal concurrent. Pour se démarquer des autres magasins, Colruyt se positionne sur le low cost en proposant des prix 10% moins cher que la concurrence. Pari réussi.

Petit à petit, la famille Colruyt crée de nouveaux départements pour permettre à l’entreprise de ne pas dépendre de société tierce. Ainsi, une imprimerie est créée (Ducro S.A), un département informatique (Dolmen Computer Applications) et une centrale de traitement de la viande (Vlevico). L’objectif est de maîtriser les coûts et faire de belles économies: Colruyt emballage lui-même ses propres produits, la viande est traitée par l’entreprise également et le stockage et la distribution sont optimisés au maximum. En 1994, Jo Colruyt meurt et l’entreprise tombe au main de Jeff Colruyt. Ce changement de direction va coïncider au développement géographique de Colruyt qui va partir à la conquête de la France.

En effet, Colruyt rachète la totalité des actions du groupe français Ripotot. Ensuite, plusieurs nouvelles enseignes voient le jour en Belgique: les magasins de proximité Okay, les supermarchés bio Bio-Planet, Dreambaby, Dreamland et les magasins Spar. Jef Colruyt investit également dans les énergies renouvelables: éoliennes et énergie solaire. Le patron de Colruyt déclarait d’ailleurs dans Trends: « Il s’agit de savoir dans quel monde nous voulons laisser nos enfants. Si nous voulons une industrie verte et de l’énergie, alors nous devons y investir. » Malgré quelques chutes en bourse de la part du groupe, on estime la fortune de la famille Colruyt à 3 261 000 000.

8. Ann Thermote et Pascal Vanhalst

Fondée en 1969, la société Thermote & Vanhalst se lance dans la vente et la réparation de chariots élévateurs. À la base, l’entreprise n’est active qu’en Belgique et en Allemagne mais s’étend rapidement au marché asiatique, notamment au Japon. En plus de vendre et réparer des chariots, l’entreprise s’est mise à vendre les pièces séparément. Chaque jour, 20.000 clients issus de 164 pays différents commercent avec l’entreprise belge.

Cette entreprise est dirigée par la deuxième génération des deux familles Thermote et Vanhalst qui contrôlent chacune 50% des actions. C’est Pascal Vanhalst qui est à la tête du groupe (voir photo ci-dessus). Résultat: la fortune de l’entreprise est estimée à 3 162 044 500 euros

9. La famille Janssen

La famille Janssen est active dans le milieu des banques depuis belle lurette. L’histoire de la famille commence lorsque le Baron Emmanuel Janssen se marie avec Jeanne Solvay. Le baron Janssen se retrouve donc rapidement au sommet de l’entreprise Solvay, active dans le secteur de la chimie. Mais c’est surtout dans la Mutuelle Solvay, la banque faisant partie du groupe, qu’il s’implique le plus.

Son implication se traduit surtout par la participation de la Mutuelle Solvay à la Banque Générale qui deviendra Fortis par la suite. La famille a connu des difficultés lors de la chute de Fortis mais elle est toujours debout. C’est Daniel Janssen (voir photo ci-dessus) qui a longtemps représenté la famille. Il a notamment été président de la FEB (Fédération des Entreprises belges) et de la CEFIC grâce à sa place chez Solvay. Aujourd’hui, la famille Janssen est toujours propriétaire de la holding Sofina, actionnaire de pas mal de groupes belges et étrangers. On estime la fortune de cette famille à 3 134 488 280 euros. 

10. La famille Lhoist-Berghmans

La famille Lhoist a bâti sa fortune grâce à la chaux. C’est en 1889 qu’Hippolyte Dumont fonda la carrière Carrières et Fours à Chaux Dumont-Wautier à Hermalle. Mais le groupe prendre le nom de Lhoist grâce au gendre d’Hippolyte, Léon Lhoist. La chaux est un produit de base dans plein de secteurs comme l’acier, le verre, la construction ou encore l’agriculture. Alors, le succès de l’entreprise ne se fait pas attendre et dès 1926, le groupe rachète une carrière en France. Ce sont les premiers pars de l’internationalisation du groupe.

En 1980, le groupe s’attaque à l’Amérique du Nord en rachetant un paquet d’actions du groupe américain Chemical Lime au Texas. Par la suite, le groupe Lhoist construira plusieurs usines aux États-Unis pour totalement s’encrer de l’autre côté de l’Atlantique. En Europe, Lhoist s’implante au Danemark, en République Tchèque et en Allemagne. Actuellement, c’est Jean-Pierre Berghmans qui est à la tête de l’empire (à gauche sur la photo ci-dessus, celui qui parle avec le Roi). La chaux est toujours aussi rentable puisque la fortune de la famille Lhoist-Berghmans s’estime à 2 913 683 000 euros.

Lire aussi : 

Plus