Les villes populaires sont malades du tourisme de masse

Le tourisme de masse devient intolérable. Grâce aux plates-formes de réservation en ligne tels que Booking.com, Airbnb, qui permettent de s’offrir des escapades bon marché, mais aussi aux compagnies aériennes low-cost, chaque année, des villes européennes sont inondées par des millions de touristes. Les populations locales se rebellent de plus en plus contre cette invasion.

Venise ne compte que 60 000 résidents, mais elle accueille chaque année 25 millions de touristes, soit près de 400 touristes par Vénitien. On peut comprendre que ces derniers en soient malades… Certains collent des affiches sur les murs avec un message clair: “Allez vous-en, vous détruisez cet endroit”. Des paquebots de croisière font constamment escale dans la ville, leur silhouette surplombant les édifices d’une ville que l’UNESCO a mis sur la liste des sites du patrimoine en voie de disparition.

La maire de Barcelone, une ville de 1,5 million d’habitants qui accueille plus de 7 millions de touristes, a même “déclaré la guerre” à la plateforme de location en ligne Airbnb. Des dizaines de permis de construire portant sur de nouveaux hôtels et chambres d’hôtes ont été annulés, de peur que la ville ne se transforme en une sorte de Disneyland.Joan Callis, directeur du Barcelona Guide Bureau, admet que, parfois, le tourisme pèse lourdement sur la ville, qui accueille également les promeneurs séjournant dans d’autres stations balnéaires le long de la côte catalane et les passagers des navires de croisière qui y font escale. Il est donc difficile d’ignorer les touristes à Barcelone.La population locale s’oppose de plus en plus aux nuisances causées par des groupes spécifiques de visiteurs et qui ont rendu certains quartiers pratiquement invivables, selon les habitants. Au début des années nonante, Barcelone accueillait environ 1,7 million de visiteurs chaque année. Cependant, au tournant du siècle, ce chiffre avait déjà atteint 3,1 millions de touristes, et l’année dernière, la capitale catalane en a reçu 7,5 millions.Mais dans des villes comme Lisbonne et Rome, les protestations s’intensifient aussi. “En effet, il se passe quelque chose”, dit Robrecht Willaert du Travel Magazine dans Het Laatste Nieuws. Toutes ces villes sont progressivement dégradées par le tourisme de masse. “A Florence, par exemple, des centaines de trésors culturels ont été endommagés. L’atmosphère authentique de la vieille ville n’est plus présente”.Pour les secteurs du tourisme et de l’horeca, le tourisme est un gros business. Ils ne s’opposent donc pas directement à l’arrivée massive de touristes.

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