Une bombe à retardement démographique : L’Espagne développe un “scénario japonais”

L’Espagne est confrontée à une bombe à retardement démographique similaire à celle du Japon. C’est ce qui ressort d’un rapport récent de l’OCDE. Les 2 pays ont une très grande espérance de vie et un faible taux de natalité.

Le rapport indique que l’on recensera 77,5 personnes âgées de plus de 65 ans pour chaque centaine de personnes âgées de 20 à 65 ans en 2050 en Espagne. Il n’y a guère qu’au Japon où le nombre de personnes de plus de 65 ans pour 100 personnes sera encore supérieur à ce nombre en 2050, avec 77,8 pour 100.

OCDE : les retraites en un coup d’œil

L’étude « Pensions at a glance » (‘les retraites en un coup d’œil’) indique surtout que la situation en Europe du Sud est particulièrement inquiétante. Outre l’Espagne, le Portugal (73,2 pour 100), la Grèce (73,4) et l’Italie (72,4) se trouvent aussi dans la situation japonaise. En comparaison, la Belgique, avec 51 pour 100, se situe en dessous de la moyenne de l’OCDE de 53,2, et en dessous de la moyenne de l’UE 28 de 55,9. De même, le rapport de dépendance belge  (c’est-à-dire le nombre de retraités par rapport au nombre d’actifs), qui s’établira à 54 en 2075, demeurera raisonnablement stable.

De l’autre côté du spectre, on retrouve le Mexique et la Turquie, qui compteront respectivement 32 et 36 personnes âgées pour 100 personnes de la tranche d’âge 20 à 65 ans en 2050, un chiffre similaire à celui de notre pays aujourd’hui (37).

Corée du Sud : de la plus jeune population du monde à la plus ancienne en 125 ans

Le record absolu est détenu par la Corée du Sud. Dans ce pays, le ratio de dépendance se situera à 79 en 2075, contre 6 en 1950. Ce pays détient aujourd’hui la 4e population la plus jeune de tous les pays de l’OCDE, mais moins de 6 décennies plus tard, il deviendra celui avec la population la plus âgée.

L’Espagne compte actuellement 30 personnes âgées pour 100 personnes de la tranche d’âge de 20 à 65 ans. Au cours des 3 prochaines décennies, ce ratio devrait passer à 47 pour 100. Seules une arrivée massive d’immigrants ou la hausse spectaculaire des taux de natalité pourraient encore inverser cette tendance, mais ces deux hypothèses semblent très improbables dans le contexte mondial actuel.

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