Une première: le Sierra Leone a utilisé la technologie de la blockchain pour ses élections

La technologie de la chaîne de blocs (« blockchain »),associé aux monnaies virtuelles, trouve désormais de plus en plus d’applications.La semaine dernière, la Sierra Leone est ainsi devenue le premier pays àutiliser cette technologie dans son processus électoral. Mais contrairement àce qui a été souvent relaté, ce n’était pas le vote qui impliquait une chaînede blocs, mais seulement une partie de sa vérification.

C’est Agora, une entreprise suisse qui a développé unsystème de vote basé sur la blockchain, qui a joué le rôle « d’assesseur accrédité », pour assurer un décompte indépendant des votes. Elle s’est vu attribuer ledistrict de l’Ouest, le plus peuplé du pays, puisqu’il englobe la capitaleFreetown.

Après chaque vote, le bulletin correspondant étaitenregistré dans un réseau commun et privé de blockchain uniquementaccessible aux assesseurs chargés de vérifier le processus électoral. De cefait, les chances qu’un vote validé en temps réel dans la blockchain soitmodifié par la suite étaient très réduites. Tout le monde peut en effet voir les enregistrements, mais seules les personnes accréditées peuvent entrer les données. Cela assure donc une très grande transparence. Il est ainsi possible de minimiser lespossibilités de fraude électorale, un fléau qui affecte en particulier certains pays d’Afrique.

La qualité des données en amont

Toutefois, il ne faut pas oublier que la qualité desdonnées entrées dans le système est primordiale. Au Sierra Leone, 280 personnesassermentées ont manuellement compté les votes, puis reporté les chiffrescorrespondants dans la blockchain. À ce stade, il est donc encore possiblede modifier les chiffres.

Néanmoins, Agora compte bien capitaliser cetteexpérience pour proposer son logiciel à d’autres pays d’Afrique et d’Europe.

Les élections se sont bien passées

C’est finalement JuliusMada Bio, le dirigeant du parti de l’opposition Sierra Leone’s People, qui aremporté le premier tour des élections présidentielles, avec 43,3 % des suffrages devant Samura Kamara, lecandidat du parti au pouvoir, qui l’a talonné avec 42,7 % des voix. Lesecond tour aura lieu le 27 mars prochain.

Plus