Une crise de la dette ? Les pays de la zone euro devront emprunter 850 milliards l’an prochain

Les pays de la zone euro devront lever 850 milliards d’euros l’année prochaine sur les marchés financiers pour refinancer leurs dettes.

C’est ce qui ressort d’un calcul effectué par la banque française Natixis. L’Italie et la France sont les pires élèves de la classe de la zone euro, avec des besoins de financement respectifs de 240 et 225 milliards d’euros. Viennent ensuite l’Allemagne avec 148 milliards d’euros et l’Espagne avec 125 milliards d’euros. Notre pays doit lever 30 milliards d’euros l’année prochaine, les Pays-Bas, 20 milliards d’euros.

La fin du programme QE de la BCE

Et tout cela à un moment où la Banque centrale européenne a annoncé qu’elle mettrait fin à sa politique d’assouplissement quantitatif, ou quantitative easing.

En 2015, la BCE a commencé à racheter à grande échelle des titre de dettes détenus par les banques (bons du trésor,obligations d’entreprises, ou autres), avec pour objectif de réinjecter les liquidités qui sont ainsi transférées aux banques dans l’économie réelle sous la forme de prêts aux entreprises et aux particuliers, afin de déclencher une reprise économique. Depuis 2015, 2,431 milliards d’euros ont été injectés dans l’économie de la zone euro. Mais ce programme devrait théoriquement s’achever le mois prochain.

Toutes les dettes mènent à Rome

Ce seront surtout les italiens qui risquent d’en pâtir. Le gouvernement anti-système et anti-UE des populistes de gauche et de droite est en conflit avec l’UE, car Rome ne veut plus respecter les promesses antérieures de réduction du déficit budgétaire et souhaite distribuer encore plus de cadeaux fiscaux à la population dans une économie déjà affaiblie.

Les marchés financiers ont donc peu d’appétit pour la dette italienne, ce qui a fait remonter le taux d’intérêt au cours des dernières semaines. L’appel lancé par le gouvernement Conte aux Italiens pour qu’ils investissent leurs économies dans des titres du gouvernement italien est également devenu un flop. Rome n’a pu collecter que 2,2 milliards d’euros de cette manière. Auparavant, des émissions similaires lui permettaient de lever facilement 7 à 8 milliards d’euros.

© EPA

Grèce

Il ne faudrait pas grand choses pour déclencher une réaction en chaîne rendant la montagne de dettes italienne insoutenable, avec le risque de contamination des autres pays du Sud, qui tentent de réduire leurs déficits. 

Les Grecs sont également dans une situation qui n’est pas enviable être enviée. Le retour annoncé en fanfare de la Grèce sur les marchés financiers a été reporté encore et encore. Le pays espère normaliser la situation en 2019 mais reste vulnérable à la contamination par l’Italie.

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