Un quart des emplois américains peut déjà être automatisé à 70 % au minimum

Les robots ne vont pas s’emparer de tous les emplois. Toutefois, un quart des postes aux Etats-Unis serait gravement menacé par l’intelligence artificielle qui accélérera l’automatisation du travail existant. Telle est la conclusion d’un nouveau rapport de la Brookings Instittution, un think tank de Washington. .

Selon ce rapport, près de 36 millions d’Américains exercent des emplois très exposés à l’automatisation. En d’autres termes, cela signifie que les machines équipées des technologies actuelles se chargeront d’au moins 70% de leurs tâches. .

Emplois les plus touchés

Parmi les emplois les plus susceptibles d’être affectés, on trouve les cuisiniers, les serveurs et d’autres professions des services de restaurations ainsi que les chauffeurs de camion sur de courtes distances et les employés de bureau.

« Cette population va devoir développer ses compétences, recycler celles-ci ou change de travail rapidement », a déclaré Mark Muro, chercheur principal de la Brookings Instittution et auteur principal du rapport.

Selon Muro, ces changements pourraient survenir dans quelques années ou dans deux décennies. Mais il est probable que l’automatisation aura lieu plus rapidement lors du prochain ralentissement économique. En effet, les entreprises souhaitent généralement mettre en œuvre des technologies de réduction des coûts lorsqu’elles licencient des travailleurs.

Récession en 2020

Les Etats-Unis sont au milieu de leur deuxième plus longue expansion et les données sur l’emploi suggèrent que l’économie reste saine. Néanmoins, plusieurs chefs d’entreprise ont indiqué que le pays pourrait sombrer dans une récession en 2020. La fermeture partielle du gouvernement fédéral a suscité des inquiétudes d’un ralentissement économique.

Selon certaines études économiques,  on a constaté des changements similaires lors de l’automatisation de la production au début des récessions précédentes. Ces changements pourraient avoir contribué à la reprise sans emploi qui a suivi la crise financière de 2008.

Ce ne sont pas seulement les robots industriels qui vont modifier la main-d’œuvre américaine. Des kiosques de libre-service et des concierges d’hôtel informatisés seront de la partie. La plupart des emplois changeront quelque peu à mesure que les machines se chargent des tâches courantes. Toutefois, la majorité des travailleurs américains seront en mesure de s’adapter à ce changement sans déplacement, explique Associated Press.

Petites villes

Les changements toucheront le plus durement les petites villes, principalement celles proches des centre-villes et de la Rust Belt. L’Indiana et le Kentucky risquent d’être le plus touchés. Les changements affecteront également de manière disproportionnée les jeunes travailleurs des services de restauration et d’autres industries à haut risque d’automatisation.

« Les restaurants pourront fonctionner avec des effectifs considérablement réduits. Dans l’hôtellerie, au lieu de cinq personnes qui accueillent les personnes, il n’y en aura plus qu’une et les clients se serviront eux-mêmes », a encore expliqué Muro.

Effet positif de l’automatisation

Selon Matias Cortes, professeur adjoint à l’université York de Toronto, de nombreux économistes estiment que l’automatisation a un effet globalement positif sur le marché du travail. L’automatisation peut créer de la croissance économique, réduire les prix et augmenter la demande, tout en créant de nouveaux emplois qui compensent ceux qui disparaissent.

« Il ne fait aucun doute qu’il existe des gagnants et des perdants », ajoute Cortes. Ces dernières années, les hommes peu instruits du secteur manufacturier et d’autres emplois de col bleu ont été les plus touchés ainsi que les femmes avec un niveau d’éducation moyen dans des emplois de bureau et aux postes administratifs.

Les emplois largement indemnes sont ceux qui requièrent non seulement une éducation avancée, mais également des compétences interpersonnelles et une intelligence émotionnelle. « Ces emplois bien rémunérés nécessitent beaucoup de créativité et de facultés de résolution de problèmes. Les nouvelles technologies auront du mal à les remplacer », conclut Cortes.

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