Uber perd 2 milliards de dollars par an. Aucune startup ne fait pire…

Que penser du business model d’Uber, le service de mise à disposition de voitures de tourisme avec chauffeur, lorsque l’on sait que la firme a réalisé des pertes totales de 2 milliards de dollars sur un ciffre d’affaires de 1,4 milliard de dollars, à la fin de son exercice qui s’est achevé en septembre 2015, se demande le blog financier Alphaville du Financial Times. Au final, les passagers n’ont effectivement couvert que 41 % des coûts de leurs courses… Pour gagner plus de parts de marché sur la concurrence, Uber a réduit le prix de ses courses. Mais en contrepartie, elle a aussi dû verser des subventions à ses chauffeurs, afin de leur permettre de continuer à percevoir des revenus décents. Ces subventions ont été financées grâce aux apports en capital des investisseurs dans la société. « Nous avons donc affaire à un organisme caritatif déguisé », analyse le journal.

La religion du monopole

Le journal pointe aussi le rôle joué par la religion du monopole à la Silicon Valley. Les élites justifient le versement de telles subventions par la nécessité de s’appuyer sur un développement de type monopolistique et d’un « éco-système associé ». « Elles pensent qu’à partir du moment où l’on a atteint le statut de monopole, les bénéfices suivent logiquement.  Pourtant, (…) il n’y a aucune raison de penser que les efforts d’Uber pour réduire à néant la concurrence locale sur toute la planète permettront de créer une entreprise viable à long terme. Les coûts sont les coûts, même lorsque l’on est un monopole ».Le journal explique que les gens auront toujours d’autres alternatives moins chères pour se déplacer, leurs jambes, ou les transports en commun, notamment. Si les prix devraient refléter le coût réel du service, la base de clients se réduirait probablement rapidement, parce que les consommateurs lui substitueraient ces alternatives plus économiques.

Des solutions pour améliorer la profitabilité

Uber est conscient de ce problème, et c’est ce qui expliquerait sa rage à promouvoir le covoiturage, et les « points de rendez-vous optimisés ». La firme a également lancé des services corolaires, comme UberEats, dont la viabilité reste encore à démontrer, et elle investit dans la technologie des véhicules autonomes.L’activité d’ Uber est aussi critiquable quand elle semble se soumettre au seul désir des clients de bénéficier de services au plus bas prix possible, en cherchant des moyens d’esquiver les lois qui réglementent les droits et les condition de travail des chauffeurs, mais aussi en leur proposant un emploi qui ne peut pas leur permettre de vivre décemment de leur travail.

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