Les taxis autonomes ne sauveront pas Uber & co

Il est peu probable que des services de taxi alternatifs tels que Uber et Lyft puissent un jour publier des résultats bénéficiaires concernant leurs activités. En effet, leurs coûts opérationnels dépasseront toujours largement ceux occasionnés par l’utilisation d’une voiture personnelle. Quant au déploiement de véhicules autonomes, il ne changera rien à cette réalité, affirme un rapport des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT).

Ashley Nunes et Kristen Hernandez, deux chercheurs de cet institut, soulignent que ces deux entreprises comptent beaucoup sur la technologie des voitures autonomes pour réduire considérablement leurs coûts d’exploitation. Mais cela n’arrivera peut-être jamais, prédisent-ils. 

Les véhicules personnels sont moins chers à l’usage

Ils expliquent qu’il est en effet douteux que la robotique leur permettre de générer des économies significatives, à moins que les logarithmes qu’elle emploie ne s’améliorent considérablement

Même si ces entreprises parviennent à mieux faire correspondre l’offre et la demande grâce aux taxis autonomes, elles seront confrontées au fait que l’utilisation de ces véhicules sera moins rentable qu’un véhicule personnel au plan fiscal.

En effet, il faudra compter un coût compris entre 1,58 et 6,01 dollars par mile pour chaque voiture autonome embarquant un passager, un coût nettement supérieur au coût estimé précédemment à 0,40 dollar. En outre, pour les possesseurs d’une voiture personnelle, le coût par mile est largement inférieur, puisqu’il ne s’établit qu’à 0,59 dollar.

Or, dans des villes chères telles que New York, Uber et Lyft rémunèrent leurs chauffeurs à un taux qui peut atteindre jusqu’à 2 dollars par mile. 

Le taux d’occupation
Le taux d’occupation est d’une grande importance 
pour la rentabilité des services de taxis alternatifs. La possibilité d’embarquer plusieurs passagers – comme le propose Uber avec son service Uber Pool, ou Lyft avec Lyft Line, permet effectivement de réduire les coûts. Mais cela ne change pas réellement l’équation : ces entreprises devront énormément améliorer leur efficacité pour que les courses deviennent rentables. 

« Dans un modèle impliquant un passager unique, nous constatons que les taux d’occupation devraient s’améliorer de près de 100 % et les marges devraient diminuer de 37 % pour que les véhicules autonomes rattrapent la structure des coûts de leurs homologues conventionnels. Dans un modèle à multiple passagers, il faut une augmentation de 30 % des taux d’occupation », écrivent les chercheurs.

Ils soulignent en outre que même si ces sociétés parviennent à améliorer considérablement le taux d’occupation de leurs véhicules, les passagers risquent d’exigera une remise sur leur course s’ils doivent partager le véhicule avec d’autres voyageurs. Autrement dit, l’augmentation du taux d’occupation pourrait induire une augmentation des coûts.

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