Trump veut-il aussi retirer les Etats-Unis de l’OTAN ?

Le président américain Donald Trump veut rencontrer son homologue russe Vladimir Poutine en juillet. C’est ce qu’ont rapporté des sources à la Maison Blanche. Trump a demandé à son conseiller à la sécurité nationale, John Bolton, de se rendre à Moscou pour organiser une telle réunion.

La réunion doit avoir lieu avant ou après le sommet de l’OTAN qui se tiendra à Bruxelles les 11 et 12 juillet. Le lendemain, Trump est attendu au Royaume-Uni, où il rencontrera la reine, mais aussi la Première ministre britannique Thérèse May. La nouvelle d’une rencontre prévue entre Trump et Poutine suscite la nervosité dans plusieurs capitales européennes.

La Grande-Bretagne et d’autres membres occidentaux de l’OTAN ont tenté d’isoler Poutine après l’annexion de la Crimée en 2014 et l’empoisonnement d’un ancien espion russe à Londres plus tôt cette année. Ce mois-ci, à la grande surprise de ses alliés occidentaux, Trump a exhorté  le G7 à permettre à la Russie de reprendre son siège au sein du club des plus grandes puissances industrialisées.

Poutine veut la fin de l’OTAN et de l’UE

Selon des spécialistes, le président russe Vladimir Poutine cherche à  saper l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et l’Union européenne . Cela aurait été la raison pour laquelle Poutine préférait voir Donald Trump devenir président des États-Unis. Il était connu que Trump ne portait pas particulièrement l’OTAN et l’Union européenne dans son cœur. 

On craint donc que Trump annonce maintenant l’impensable : après le retrait de son pays de l’accord avec l’Iran, de l’accord sur le climat à Paris, du Conseil des droits de l’homme et du TTIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership), il pourrait maintenant décider de retirer son pays de l’OTAN.

Les États-Unis ne sont pas le banquier de l’Europe

Au cours de sa campagne électorale, Trump avait indiqué qu’il conditionnerait la coopération militaire aux efforts financiers fournis par les partenaires. Il n’est pas acceptable que la plupart des pays ne remplissent pas leurs obligations financières vis-à-vis de l’OTAN, selon Trump, qui a également qualifié le traité de “dépassé”.

L’argument de Trump semble avoir fait mouche, et les États membres de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord ont augmenté leurs dépenses de défense de près de 5 % par rapport à l’année précédente. Selon le Secrétaire général de l’OTAN, M. Stoltenberg, huit États membres ont maintenant ramené leurs dépenses au niveau demandé – 2% du produit intérieur brut national. Mais un grand nombre d’États membres restent à la traîne, la Belgique (0,9%) étant l’un des pires cancres.

© OTAN

Merkel veut une Europe indépendante des États-Unis, mais pour la Défense, elle n’a pas d’argent

Un autre pays qui n’a pas écouté l’appel de Trump est l’Allemagne d’Angela Merkel, qui en 2017 a à peine dépensé 1,22% de son PIB sur l’OTAN. En termes relatifs, l’Allemagne contribue moins à l’OTAN que des pays comme le Portugal ou la Lettonie. Après un quart de siècle de compressions, le précédent gouvernement allemand a augmenté le budget de la défense, mais ce financement supplémentaire n’a pas encore donné les résultats escomptés.

Et il semble qu’une nouvelle crise se profile. La chancelière allemande ne laisse pas passer une occasion de souligner que l’Europe – avec Trump à la Maison Blanche – doit prendre son avenir en main. Mais ces mots semblent très creux lorsqu’il s’avère qu’elle renâcle à mettre des fonds à la disposition de l’OTAN. Ajoutez à cela  l’état lamentable de la Bundeswehr, et l’excédent budgétaire que le pays enregistre année après année, et c’est Merkel, plutôt que Trump, qui risque d’être isolée au prochain sommet de l’OTAN . 

Poutine a développé un formidable arsenal d’armes high-tech

Les États-Unis ont déjà averti à plusieurs reprises que le pouvoir et l’influence de l’OTAN ont été mis sous pression au cours de la dernière décennie en raison de contraintes budgétaires, pendant que la Chine et la Russie ont renforcé leurs budgets. Trump a également dit qu’il ne voulait pas être le banquier de l’Europe et il sait également que l’UE ne se dotera pas d’une armée efficace avant un certain délai. Et c’est là que le bât blesse.

Car selon les experts, l’Occident a trop négligé sa défense après la chute du mur de Berlin. En particulier, la menace de la Russie est fortement sous-estimée. C’est ce qu’a récemment affirmé le général chef d’état-major de l’Armée de terre britannique Sir Nick Carter lors d’un discours donné au Royal United Service Institute.

« Alors que nos forces armées économisent toujours davantage et réduisent le matériel militaire, Vladimir Poutine a construit un formidable arsenal d’armes conventionnelles et de haute technologie » a affirmé le haut gradé..Les États-Unis, en revanche, ont toujours l’armée la plus puissante du monde.

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