“La police catalane envisageait d’arrêter Puigdemont”

Les Mossos d’Esquadra, la police régionale et autonome de Catalogne, avaient prévu d’arrêter le président Carles Puigdemont et l’ensemble de son gouvernement au cas où un juge leur aurait ordonné de le faire. Cela devait se produire une fois que Puigdemont aurait proclamé l’indépendance de l’État espagnol à la suite du référendum illégal du 1er octobre 2017.

Josep Lluís Trapero (à gauche sur notre photo de couverture), le patron des Mossos d’Esquadra, l’a dit devant la Cour suprême espagnole. Depuis plusieurs semaines, des hommes politiques catalans y sont jugés pour leur participation au référendum illégal du 1er octobre 2017. Trapero est lui-même soupçonné de déloyauté.

Trapero affirme avoir informé à plusieurs reprises Puigdemont (à droite) que le référendum illégal du 1er octobre 2017 pourrait conduire à des incidents graves. Il a donc demandé au président de l’époque de suspendre toute l’affaire. Quand le juge lui a demandé quelle était la personne qu’il avait informée que le référendum risquait de causer de gros problèmes, il n’a mentionné qu’un seul nom : Puigdemont.

Pas de soutien au référendum au sein des Mossos d’Esquadra

Le patron des Mossos a également confirmé qu’il n’y avait aucun soutien pour le projet d’indépendance au sein de la police catalane. Il s’en est pris à Joaquin Forn, le numéro deux des Mossos. Trapero a accusé Forn d’avoir trompé le peuple catalan. Il leur aurait fait croire « que les Mossos soutenaient le gouvernement de Puigdemont dans leurs projets ».

Un règlement de compte avec Puigdemont et le « Govern »

La déposition de Trapero ressemble beaucoup à un règlement de comptes à l’égard du Govern, la direction politique de la Catalogne de l’époque. Elle a provoqué beaucoup de critiques. Son témoignage se trouve donc en contradiction avec celui de Bernardo Pérez de los Cobos. Le 1er octobre 2017, ce dernier était responsable de la coordination entre les différentes forces de police. Il s’agissait d’une part de la Guardia Civil et de la Policia Nacional et d’autre part des Mossos d’Esquadra.

Les images télévisées contredisent également le témoignage de Trapero. On ne voit nulle part que les Mossos agissent contre les organisateurs du référendum. Le fait que Trapero aurait été disposé à arrêter Puigdemont ressemble beaucoup à une admission que l’on fait après coup, lorsque l’on sait ce qu’il vaut mieux dire… Ce dernier s’est enfui en Belgique immédiatement après la déclaration d’indépendance. Il y demeure encore aujourd’hui. Nous ne saurons jamais si Trapero dit la vérité.

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