Seulement 4 pays sont le théâtre d’un quart des meurtres commis dans le monde entier

L’Amérique latine et les Caraïbes sont en proie à une crise d’homicides, et sont devenues les régions les plus violentes et les plus dangereuses du monde. Chaque jour, plus de 400 personnes y sont assassinées. 

Autrement dit, 145 000 personnes sont assassinées chaque année dans cette région du monde, écrit le Wall Street Journal. L’Amérique latine ne représente que 8% de la population mondiale, mais elle est le théâtre d’un tiers des meurtres commis dans le monde. Près d’un assassinat sur quatre commis dans le monde a lieu au Brésil, au Venezuela, au Mexique ou en Colombie. Au Salvador, en 2016, le taux d’homicide a atteint 83 pour 100 000 habitants, ce qui représente 17 fois celui des Etats-Unis, et en fait le plus élevé du monde.

L’Amérique Latine N°1 sur tous les podiums liés à la criminalité

L’Amérique latine compte aussi 43 des 50 villes les plus meurtrières du monde, et s’accapare intégralement le top 10 de ce triste classement, selon l’Institut Igarapé, un think Tank brésilien spécialisé dans la violence. L’Afrique du Sud et les États-Unis, sont les seuls pays hors d’Amérique latine à classer au moins une ville parmi les 50 premiers.

Plus de 2,5 millions de personnes ont été assassinées entre le début de ce siècle et 2017 en Amérique latine et dans les Caraïbes, à comparer aux 900 000 victimes tuées dans les zones de guerre en Syrie, Iraq et Afghanistan, et aux 243 000 victimes du terrorisme dans le monde.

Et alors que les taux d’homicides diminuent partout dans le monde, ils continuent de croître régulièrement depuis les années 2000 en Amérique latine, trois fois plus rapidement encore que la croissance démographique du continent. Dans la ville mexicaine d’Acapulco, qui compte 800 000 habitants, a enregistré 953 meurtres l’année dernière, contre 277 dans la ville américaine de Philadelphie, qui recense le double d’habitants.

La violence des gangs est un facteur décisif d’exode des populations

En Amérique centrale, les gangs tels que le MS-13 ou le Barrio 18 font régner la terreur, dictant qui peut aller à l’école, et qui peut bénéficier de soins médicaux. Mais ils sont également directement responsables de l’exode des familles vers les Etats-Unis. Une étude récente de l’Université Vanderbilt a montré que le facteur le plus déterminant pour prédire si une personne émigrera du Honduras ou du Salvador n’est pas l’âge, le sexe ou la situation économique, mais si elle a été touchée par la criminalité à plusieurs reprises au cours l’année passée. 

Les victimes demeurent parfois inconnues

Au Mexique, une grande partie des victimes ne sont jamais identifiées. Souvent, les gangs qui les ont exécutées emploient des moyens extrêmes pour se débarrasser de leur cadavre. C’est aussi l’une des raisons pour lesquelles le nombre réel d’assassinats pourrait être encore plus important.

À Tijuana, Santiago Meza, l’homme de main d’un cartel local, a avoué avoir dissous les corps de plus de 300 personnes dans de l’acide, ce qui lui a valu le surnom de «Pozolero»,  “celui qui fait la soupe”. Dans l’Etat de Coahuila, autrefois contrôlé par le cartel de la drogue Zetas, on a retrouvé 103 000 fragments d’os que l’on est incapable d’associer à des individus identifiés.

Pour mémoire, le taux d’homicides de la Belgique est de 1,7 pour 100 000 habitants.

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