Les Saoudiens avaient 2 espions sur Twitter

Le département américain de la Justice accuse deux anciens employés du site de microblogging Twitter et un sujet saoudien d’avoir espionné quelque 6 000 personnes qui ont critiqué Riyad sur Twitter. Ils transmettaient ensuite les informations recueillies aux autorités saoudiennes.

Jamais auparavant les Etats-Unis n’avaient accusé des Saoudiens d’espionnage. La plainte a été déposée devant un tribunal de San Francisco. Les trois hommes auraient agi en tant qu’agents illégaux pour un gouvernement étranger.

L’un des deux anciens employés de Twitter a été arrêté à Seattle mardi. Il aurait tenté d’obtenir des informations personnelles sur des personnes qui critiquaient l’Arabie saoudite sur Twitter.

L’autre employé de Twitter aurait utilisé les informations de connexion de ses collègues entre novembre 2014 et mai 2015. Il a ainsi eu accès à des adresses électroniques, des dates de naissance et à d’autres informations sur des personnes qui ont critiqué la famille royale saoudienne.

Un citoyen saoudien a été accusé d’agir en tant qu’intermédiaire entre les deux et les Saoudiens. Il a réussi à convaincre les deux employés de retracer l’information et de la lui transférer contre paiement.

L’un des accusés est un homme de confiance du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (notre photo de couverture). En 2015, ce dernier était l’étoile montante  au sein de la famille royale saoudienne. Selon la CIA, le prince héritier serait également à l’origine du meurtre du journaliste Jamal Khashoggi à Istanbul l’année dernière.

L’affaire d’espionnage montre clairement que les puissances étrangères abusent des plateformes de médias sociaux américaines pour identifier et réduire au silence les critiques. La Silicon Valley ne protège pas les informations privées des dissidents et autres critiques des régimes répressifs.

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