Didier Reynders en route pour un poste de commissaire européen

Le gouvernement fédéral veut faire une proposition cette semaine pour nommer un commissaire européen. Techniquement, il peut le faire, même s’il s’agit d’un gouvernement minoritaire démissionnaire. « Nous aimerions avoir un certain soutien au Parlement », semble-t-il dire. Le nom qui revient pour renforcer l’équipe d’Ursula Von der Leyen : Didier Reynders (MR).

Didier Reynders (MR) obtiendra-t-il le poste de premier plan européen dont il rêve depuis des années ? Tout l’indique. Car le gouvernement démissionnaire Michel II accélère le dossier cette semaine. Bien que le cabinet ne dispose actuellement que de 38 sièges sur 150 à la Chambre, il peut faire une proposition à l’Europe. L’Assemblée n’a pas à approuver cela.

Il n’est pas nécessaire que ce soit une femme

Les choses bougent, parce que le ministre des Affaires étrangères était à Berlin vendredi. Selon des sources diplomatiques, il aurait rencontré Ursula Von der Leyen, la nouvelle présidente de la Commission européenne. Sujet principal à l’ordre du jour : Reynders pourrait-il s’intégrer dans l’équipe de Von der Leyen ? La Belgique (et donc Reynders lui-même) a déjà reçu un message : il n’est pas nécessaire que ce soit une femme.

Von der Leyen s’efforce d’avoir un cabinet composé d’un nombre égal d’hommes et de femmes. Mais entre-temps, beaucoup de pays ont déjà nommé une femme, il n’est donc pas nécessaire pour la Belgique de chercher une femme à tout prix. « Un homme pourrait bien faire convenir », confirme une source diplomatique.

Cela rend les scénarios qui envisageaient Marianne Thyssen (CD & V) ou Gwendolyn Rutten (Open Vld) beaucoup moins probables. La première ne veut plus de ce poste, la seconde, selon des sources libérales, ne serait pas intéressée. Car un tel poste de commissaire européen coûte du crédit.

Le décompte des points des postes

En effet, la composition du gouvernement donne lieu à un calcul de « points » en fonction du nombre de postes gouvernementaux par parti. Cela se fait en fonction de la force électorale d’un parti, puis des « points » sont attribués : trois points pour un poste ministériel et 1,5 point pour un secrétariat d’État. Mais les postes de Premier ministre et de commissaire européen comptent également pour trois points.

Cela signifie simplement que quiconque fournira le commissaire européen aujourd’hui aura bientôt trois points de moins, et un beau poste ministériel en moins. Apparemment, CD&V et Open Vld  ne sont pas particulièrement enthousiastes à l’idée de remplir tous leurs postes ministériels maintenant. Au MR, ils peuvent le faire sans problème : il y a deux mois, Reynders avait été pressenti pour décrocher un poste de haut dirigeant européen : président du Conseil de l’Europe. Et en 2014, il avait déjà vu son poste de commissaire européen de rêve s’évaporer, lorsque Charles Michel (MR) était finalement devenu Premier ministre.

Donc, au sein du MR, ils sont certainement prêts à lui donner ce poste et à « dépenser » d’ores et déjà leurs points. De plus, cela résoudrait un autre problème pour le Premier ministre Michel : s’il part, qui sera le chef du MR ? Si Reynders en est aussi parti, il pourrait y avoir du sang frais.

Reynders a le soutien des socialistes, mais pas celui de la N-VA (pour le moment)

Informateur Johan Vande Lanotte (sp.a)
Informateur Johan Vande Lanotte (sp.a) – epa

De plus, il semble très probable que le Premier ministre sollicitera et obtiendra le soutien de la famille socialiste. Reynders est, avec Johan Vande Lanotte (sp.a) un informateur, il a donc une ligne directe vers le sp.a et le PS. De plus, Michel négocie actuellement avec Elio Di Rupo (PS) pour le gouvernement wallon, les contacts y sont intenses. Un support rouge pour un vieille star bleue renforcerait la confiance entre les deux.

D’autre part, la N-VA n’a donné aucun signe de vie dans ce dossier. Il y a quelques mois, des intermédiaires ont sollicité du soutien pour Reynders, mais en attendant, le MR ne cherche manifestement pas immédiatement le soutien de son ancien partenaire gouvernemental. Les nationalistes flamands le considèrent donc avec méfiance. Parce que de telles alliances au parlement sont également le signe avant-coureur d’une coopération plus large, également au niveau fédéral. Et dans ce domaine, le Premier ministre démissionnaire se tourne clairement vers les socialistes, son propre futur partenaire gouvernemental en Wallonie.

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