Qui est Jeff Bezos, l’homme le plus riche du monde?

Jeff Bezos, le patron d’Amazon, est devenu il y a peu l’homme le plus riche du monde. Qui est-il et comment a-t-il bâti sa fortune? Portrait. 

Jeff Bezos est né en 1964 à Albuquerque dans l’état du Nouveau-Mexique aux États-Unis. Son père les ayant abandonnés lui et sa mère à sa naissance, il est adopté et élevé par Mike Bezos. Il n’apprendra qu’à l’âge de 10 ans qu’il n’est pas son père biologique. Rapidement, le petit Jeff fait preuve d’une rare habilité de ses mains. Il parvient, par exemple, à s’évader de son lit d’enfant grâce à un tournevis alors qu’il n’avait que 3 ans.

Plus tard, il passera des heures dans le garage familiale à bricoler et à inventer toutes sortes de gadgets improbables, comme un système de fermeture automatique de porte ou un four solaire fabriqué à partir d’un parapluie et de l’aluminium. Mais c’est bien pendant son adolescence que Bezos va en quelque sorte amorcer sa fortune. 

Car c’est à ce moment de sa vie qu’il commence à s’intéresser au futur et à la science-fiction grâce à Star Trek, dont il ne rate aucun épisode. Alors, il se donne un objectif: devenir riche pour changer le futur, comme l‘expliquait une de ses camarades de classe qui en l’occurrence était aussi sa petite amie: « Jeff a toujours voulu gagner beaucoup d’argent. Pas pour l’argent en lui-même, mais pour ce qu’il pourrait en faire derrière, afin de changer le futur ». Même son de cloche du côté de son beau-père: « Il disait que le futur de l’humanité n’était pas sur cette planète, parce qu’on risque d’être frappés par une catastrophe, et qu’on ferait mieux d’avoir un vaisseau spatial à disposition. » 

Une idée qui germe

Pour mettre ses ambitions en pratique, il avait besoin d’un diplôme et de connaissances. Alors, il entame des études d’informatique à l’université de Princeton, qu’il réussit brillamment. Une fois diplômé, il refuse une offre d’Intel pour s’investir dans une petite startup qu’il quitte après deux ans. En 1990, il rejoint le fond spéculatif D.E Shaw ce qui lui permet de trouver sa place à Wall Street. Et visiblement, il est fait pour ça puisqu’en seulement 4 ans, il passe vice-président de D.E Shaw. 

C’est 4 ans plus tard, en 1994, que l‘idée d’Amazon germe dans la tête de Bezos: « J’ai appris que l’utilisation du web augmentait de 2 300 % par an. Je n’avais jamais vu ou entendu parler de quelque chose avec une croissance aussi rapide, et l’idée de créer une librairie en ligne avec des millions de titres — quelque chose de purement inconcevable dans le monde physique — m’enthousiasmait vraiment. » Alors, il en parle à son patron qui reconnait la bonne idée mais n’est pas chaud à l’idée que son meilleur employé quitte la boite. 

Finalement, soutenu par sa femme, Bezos quittera son poste plus que confortable pour réaliser ses ambitions. Même si son idée de base était de vendre des livres, il a fait une liste des produits potentiellement vendables sur sa plate-forme comme les CD ou les ordinateurs. Car son objectif à long terme est de commercialiser plein de produits différents. Mais avant toute chose, il doit commencer par une spécialisation, à savoir les bouquins. 

Cadabra

Après plusieurs années passées à New York, Jeff Bezos et sa femme Mackenzie Tuttle prennent la direction de Seattle pour lancer leur boite. La première étape et non des moindres: trouver un nom pour leur business. En bon fan de Star Trek, Bezos pense d’abord à MakeItSo.com en référence à la réplique culte du capitaine Picard. Malgré tout, il a une préférence pour « Cadabra » mais il continue à brainstormer avec sa sa femme. 

Ils enregistrent plusieurs noms de domaine pour être sur qu’on ne leur vole pas. Parmi eux Awake.com, Browse.com ou encore Bookmall.com. Le couple cherche à tout prix des noms commençant par les premières lettres de l’alphabet pour apparaitre directement sur les listes rassemblant tous les sites web. D’ailleurs, si tu tapes ces noms de domaine dans ton navigateur tu seras redirigé vers Amazon

Jeff Bezos allait opter pour le nom Cadabra mais il s’est vite rendu compte que les gens le prononçaient mal. Ça devenait « Cadaver » et il faut avouer que ce n’est pas très vendeur pour une boutique en ligne. Enfin, le 1er novembre 1994, Jeff Bezos trouve le nom parfait en feuilletant le dictionnaire. Ce sera Amazon. 

Les choses sérieuses commencent

C’est seulement le 16 juillet 1995 qu’Amazon ouvre réellement ses portes. Une tradition est vite instaurée: à chaque commande, une alarme retentit sur l’ordinateur du vendeur. Cela a vite été oublié à tel point le site a vite décollé. Après un mois, des livres s’étaient vendus dans les 50 états américains et dans 45 pays différents. Petite anecdote marrante: le livre le plus commandé était un bouquin qui expliquait comment créer un site web. 

Deux ans plus tard, Amazon se lance déjà en bourse malgré des plaintes reçues de la part de la célèbre chaîne de librairie Barnes & Noble. Selon eux, la publicité d’Amazon qui se revendique être « la plus grande librairie du monde » est mensongère. En 1997, la plate-forme comptait déjà 1,5 million clients dans le monde. Le succès d’Amazon est planétaire et en 1999, Jeff Bezos est nommé « personne de l’année » par le prestigieux magazine Time.

Un manager exigeant 

Personne ne croyait au succès d’Amazon. À ce niveau, Bezos a mis tout le monde d’accord. Mais par contre, il n’échappe pas à des tonnes de critiques notamment concernant ses méthodes de management. Si l’on en croit les témoignages de plusieurs salariés, Bezos n’était pas le dernier pour piquer des immenses crises de colère et se plaisait à mettre une pression énorme sur les épaules de ses hommes. Voici quelques exemples.

  • Quand un salarié soulève une problématique concernant l’entreprise, Jeff Bezos se contente de transférer le mail à l’employé concerné et il a intérêt à se bouger pour trouver une solution. 
  • Lors d’entretiens d’embauche, le boss met directement les choses au clair: « Vous pouvez travailler dur, longtemps ou de manière intelligente, mais chez Amazon.com, vous ne pouvez pas vous contenter de deux de ces manières sur les trois. » 
  • Quand il est colère, Jeff Bezos lâche des répliques du genre: « Vous êtes feignant ou simplement incompétent? » ou « Ce document a visiblement été rédigé par l’équipe B. Quelqu’un peut me montrer celui de l’équipe A. »
  • Enfin, il ne semble éprouver aucun remord à licencier plein de salariés même si ceux-ci sont là depuis le début. 

Amazon Prime, Blue Origin et le Washington Post

Au fil des années, le service d’Amazon n’a cessé de s’améliorer. Par exemple, les livraisons sont de plus en plus rapides et les catégories de produits disponibles sont de plus en plus nombreuses. Cette expansion a permis à Bezos de se construire une fortune faramineuse et à Amazon de se diversifier. Désormais, un service de streaming est disponible sous le nom d’Amazon Prime et a pour objectif de concurrencer Netflix

Avec sa fortune colossale, Jeff Bezos se permet d’investir plusieurs domaines. En 2000, il fonde Blue Origin une entreprise qui vise à démocratiser le tourisme spatiale un peu comme SpaceX de Elon Musk. Comme l’entreprise de Musk, Bezos veut développer des fusées réutilisables. 

Autre exemple: en 2013, Bezos investit 250 millions de dollars dans le Washington Post alors en pleine crise financière. Depuis, le journal s’est adapté à l’économie des médias modernes. Par exemple, le journal offre désormais du contenu numérique uniquement disponible aux abonnées. Ce n’était pas le cas avant.  

Le pire patron du monde 

Jeff Bezos ne jouit pas de la même popularité, qu’Elon Musk loin de là. C’est sûrement dû à sa communication: le patron d’Amazon est beaucoup moins présent sur les réseaux sociaux. Malgré tout, ils ont des points communs: ils ont tous les deux été critiqués. Elon Musk pour ses voitures autonomes jugées trop dangereuses et Bezos pour sa manière de gérer ses employés et sa boite. 

Amazon était en effet pointée du doigt pour son évasion fiscale, les conditions de travail des employés et les salaires plutôt faibles. Pour toutes ces raison, Jeff Bezos a été élu « pire patron du monde » par la Confédération Syndicale Internationale. Sa rencontre avec Donald Trump juste après les élections n’a pas aidé à faire monter la cote de popularité du patron. Mais qu’importe, Jeff Bezos est l’homme le plus riche du monde devant Bill Gates en tenant compte des fluctuations boursières. Sa fortune est estimée à 140 milliards de dollars soit 120 milliards d’euros. S

Prochaine étape pour le patron d’Amazon? Développer la livraison par drone et parachute et bien sûr les technologies de Blue Origin pour à terme réaliser le rêve de Bezos: coloniser la lune

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