Pourquoi les robots sexuels ne se banaliseront jamais

Les robots sexuels sont un sujet très loin de faire l’unanimité et représentent pour beaucoup une potentielle menace pour la société. Mettre de l’intelligence artificielle dans une poupée sexuelle : a priori, ça ne semble pas être la meilleure des idées. Mais une auteure américaine affirme que les robots sexuels demeureront un phénomène marginal.  

Dans son nouveau livre, Turned on: Science, Sex and Robots, Kate Devlin, une informaticienne du King’s College de Londres spécialiste des interactions homme-machine, s’intéresse au développement des robots sexuels et à la façon dont ils pourraient changer notre société.

Beaucoup de bruit pour rien

Selon elle, il est inutile de paniquer, car l’intérêt à l’égard des robots sexuels restera très modéré. L’opposition aux robots sexuels trouverait sa source dans les tabous toujours importants autour de la sexualité, ainsi que dans notre peur des changements technologiques. Mais pour l’instant, s’y opposer équivaut à faire beaucoup de bruit pour rien : les robots sexuels existent à peine, se développent lentement et sont bien loin d’une commercialisation à grande échelle.

Du côté de la demande, le marché potentiel est assez restreint, avec un intérêt minimal dans la population générale. Pour l’informaticienne, les potentiels clients seront les propriétaires de poupées sexuelles, qui représentent déjà un marché de niche.

La recherche d’un lien affectif avant tout

En fait, les créateurs de robots sexuels comme les propriétaires de poupées sexuelles sont souvent mal compris. Les créateurs ne veulent pas simplement créer des poupées sexuelles animées, mais développer des machines capables de ressentir un lien affectif et transformer la façon dont l’intimité est vécue. De la même façon, les propriétaires de poupées sexuelles sont, selon Devlin,  » …respectueux, attentionnés et compatissants envers elles [les poupées]. Fondamentalement, ils les chérissent. Dire qu’ils ne les utilisent qu’à des fins sexuelles est réducteur – il existe là aussi un aspect important de connexion émotionnelle ».

Certains ont peur que l’attachement homme-objet ne nuise aux relations personnelles. Là encore, Kate Devlin rejette les idées reçues et nous invite à penser autrement : « les propriétaires de poupées sexuelles ne sont pas délirants (…) ils sont pleinement conscients du fait que les poupées ne sont pas réelles, et ne font qu’exprimer un fantasme d’intimité ».

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