Pour le pape François, le marché des produits dérivés est une “une bombe à retardement”

Il y a plusieurs années, l’investisseuraméricain Warren Buffett avait décrit les produits dérivéscomme des armes de destruction massive. Ce jugement sévère estaujourd’hui partagé par le pape François. Dans une critiqueradicale de la finance mondiale publiée par le Vatican, leSaint-Siège a en effet qualifié les produits dérivés de bombe àretardement.

Selon les observateurs, il s’agit d’une condamnation inhabituelle, étant donné que la doctrinereligieuse évoque rarement ces produits, mais cesaffirmation concordent avec le scepticisme du pape François àl’égard du capitalisme sauvage

Spéculatif

« Suite à la criseéconomique de 2007, le marché global des produits dérivés avaitune valeur correspondant environ au produit intérieur brut du mondeentier », explique le Vatican. « Un tel marché avecdes actions sans limites a encouragé la croissance d’un mondefinancier spéculatif qui spécule massivement sur les échecsd’autres personnes, ce qui est inacceptable d’un point de vueéthique. »

Auparavant, le papeFrançois s’était déjà révélé un critique sévère du mondefinancier de Wall Street. Il a notamment demandé une régulation despratiques spéculatives. « Il faut en outre mettre fin à latoute puissance du système financier qui, sans rencontrer de frein,menace de provoquer encore plus de crises », avait déclaré lepape à l’époque.

Un vide éthique

Selon le Vatican, un videéthique s’est installé dans certains domaines. « Cettesituation s’aggrave encore car sur ces marchés, il n’est pasquestion de régulation et le champ libre est laissé au hasard etmême à la fraude », ajoute-t-on. « De cette manière, lesinvestissements vitaux sont soustraits à l’économie réelle. » Ces commentairesrejoignent les critiques de Buffett il y a 15 ans, qui mettait engarde contre une expansion incontrôlée du marché des dérivés.

Selon le Vatican, cescontrats donnent lieu à des opérations de spéculation sur lerisque d’échec de tierces parties. L’inégalité de revenus est unepriorité importante dans la politique de François, qui considèrela modestie comme un pilier crucial de son message. François se refuse enoutre de vivre dans l’opulent palais apostolique et s’est installédans une pension pour collaborateurs religieux, non loin de labasilique Saint-Pierre. Pour ses déplacementsdans le Vatican et Rome, il utilise une vieille Ford Focus.

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