La politique d’asile belge : sur les 57 000 réfugiés, seulement 2000 sont au travail

À peine 3,5% des 57.000 réfugiés qui sont arrivés en Belgique l’année dernière occupent maintenant un emploi. Mais on ne sait même pas s’ils ont réussi à obtenir un emploi permanent. C’est ce qui ressort du rapport du think tank Itinera dont le journal De Tijd et le magazine Le Vif se sont fait l’écho. Itinera est très sombre concernant ce nombre négligeable, il écrit que nous avons affaire à «une urgence qui exige des mesures d’urgence».Une des raisons pour lesquelles l’intégration de ces nouveaux arrivants sur le marché du travail est aussi maigre est l’absence de mise en place d’une politique spécifique s’adressant à ces demandeurs d’emplois particuliers :

« L’absence de cartographie du profil des réfugiés et de monitoring correct empêchent de disposer de données cohérentes. (…) Environ trois quarts des réfugiés arrivant en Belgique n’ont pas suivi de formation supérieure, et une part substantielle (près d’un sur cinq) est même analphabète. »

Mais remarquablement, le groupe de réflexion souligne qu’il est nécessaire que les demandeurs d’asile trouvent rapidement un emploi qui les intégrera et évitera que leur situation ne s’écarte trop des réalités du marché. Mais ils notent que la démarche actuelle a plutôt tendance à compliquer cette intégration sur le marché du travail :

«D’abord, le gouvernement belge ne sait presque rien sur les réfugiés qui entrent dans notre pays. (…) Dès le début, ça se passe mal en Belgique ».

Notre politique d’asile: trouver un emploi n’est pas prioritaire

Selon Itinera, cette étape prend trop de temps en raison de la manière dont nous menons notre politique d’asile avant que les réfugiés n’entrent sur le marché du travail. Les lois belges exigent qu’ils aient suivi une formation linguistique et qu’ils soient en possession d’un permis de travail, de la citoyenneté et d’un diplôme reconnu avant de pouvoir postuler à un emploi, alors qu’il serait crucial pour l’intégration économique de mettre rapidement les réfugiés au travail.La Belgique préfère donner la priorité à l’apprentissage de la langue et à l’intégration dans la société. La recherche d’un emploi vient plus tard.

Le processus doit être personnalisé

Itinera propose de personnaliser le parcours des réfugiés:  « Nous ne pouvons pas intégrer les demandeurs d’asile dans d’ autres groupes cibles, ni les considérer comme un groupe ». (ndlr : cette semaine, The Economist a consacré un article à la manière dont le Canada reçoit les réfugiés :

« Le système de points du Canada donne au gouvernement un moyen de n’admettre que le genre de personnes dont il estime que le pays a besoin. Cette capacité à réguler le flux favorise l’approbation du public. Les immigrants sont deux fois plus susceptibles d’avoir un diplôme universitaire que les personnes nées dans le pays […]. Les réfugiés doivent aussi se soumettre à un parcours du combattant. Les Syriens que M. Trudeau a embrassés ont d’abord été soumis par des fonctionnaires canadiens à un processus de filtrage extrême que M. Trump aurait approuvé. »)

Le groupe de réflexion recommande donc de mettre en place de mesures d’urgence temporaires en raison de la taille exceptionnelle du. Cela peut être fait par le biais de subventions salariales, des réductions de charges salariales, d’un salaire minimum réduit ou d’un contrat de stage subventionné. En parallèle, il recommande d’organiser simultanément l’apprentissage de la langue, l’intégration du demandeur d’asile dans la société, et l’arrivée sur le marché du travail.Itinéra insite sur la nécessité d’agir rapidement : « Si nous n’y prenons pas garde, nous risquons de perdre encore un groupe de nouveaux venus dans notre société ».

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