Des politiciens suédois veulent bloquer la pornographie sur Internet

En Suède, un groupe de politiciens de haut rang, dont le ministre de la Justice Beatrice Ask (photo),  a signé une lettre ouverte avec une proposition visant à bloquer la pornographie sur Internet.

En Suède, un groupe de politiciens de haut rang, dont le ministre de la Justice Beatrice Ask (photo),  a signé une lettre ouverte avec une proposition visant à bloquer la pornographie sur Internet.

Les commentateurs sont divisés. Le journal Göteborgs-Posten s’inquiète d’une possible dérive d’une interdiction de la pornographie vers une censure plus vaste  :« C’est une chose que de s’assurer que l’abus sexuel est un délit au moyen d’une loi. Mais c’en est une autre de commencer à étiqueter les préférences sexuelles des gens « approuvé » ou « non approuvé ».

Lorsque ceux qui sont au pouvoir commencent à faire ça, ils outrepassent gravement les limites de leur mandat politique. C’est une voie dangereuse que de vouloir contrôler ce que les gens regardent sur internet.Qu’est ce qui sera censuré par la suite au nom du moralisme ?

Ceux qui veulent changer la manière dont la société regarde la pornographie devraient rechercher le dialogue. Mais nous ne devons pas permettre que la censure d’Etat devienne la solution pour tous les phénomènes que les politiciens veulent endiguer.  Un filtre peut sembler inoffensif mais il constitue la première étape vers une interdiction ».

Nous avons besoin d’une révolution sensuelle

De son côté, le journal Aftonbladet rappelle que la consommation de pornographie des jeunes a des conséquences catastrophiques pour la société :« L’activité sexuelle est en déclin, en Suède et aux –Unis. Une étude américaine montre que ceux qui sont nés dans les années nonante ont l’activité sexuelle la plus réduite depuis les années 1920. (…)Cependant, leur consommation de pornographie est en hausse. En moyenne, les garçons sont âgés de 11,5 ans lorsqu’ils regardent leur première vidéo porno.  (…)Et là, ils découvrent les viols en bande, les abus sexuels et les femmes humiliées. Et c’est avec ces images en tête qu’ils abordent leur première relation sexuelle. Une clinique gynécologique de Scania, de son côté, rapporte que des jeunes femmes réclament une ablation de leurs petites lèvres pour ressembler aux femmes dans les vidéos porno. La pornographie est en hausse et elle a un effet très marqué sur les jeunes dans leurs années les  plus vulnérables. Nous avons besoin d’une révolution sensuelle et d’études sur l’impact de la pornographie ».

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