Le nivellement par le bas : on trouve aussi maintenant des obligations risquées à taux d’intérêt négatif

Une émission d’obligations d’État italiennes à 50 ans a été sursouscrite six fois mardi. Malgré un taux d’intérêt d’à peine 2,9 %, les obligations ont rencontré un succès considérable. La demande était plus de six fois supérieure à l’offre.

L’Italie – qualifiée par les analystes de « menace permanente pour la zone euro » il y a un an – a réussi à lever 3 milliards d’euros, mais aurait pu en lever 18 milliards d’euros en une seule fois. Le fait que ces bons du Trésor ne seront peut-être pas remboursées à leur échéance, voire jamais (elles arriveront à échéance en 2069) ne semble pas déranger les investisseurs.

Ces dernières années, seule la BCE se portait candidate à l’achat d’obligations souveraines italiennes, mais cela a maintenant changé. Cette situation indique dans quelle mesure les investisseurs sont disposés à acheter tout ce qui leur procure un rendement quelconque. Le taux d’intérêt sur les bons du Trésor italien continue donc de baisser. Depuis la semaine dernière, quiconque prête de l’argent à Rome pour 2 ans doit payer. L’Espagne et la France avaient déjà rejoint le club des intérêts négatifs auparavant.

Les obligations à long terme ne rapportent presque rien non plus. Une obligation souveraine autrichienne avec une échéance de 100 ans rapporte un intérêt de 1,15 %. Ceux qui confient leur argent à l’Etat suisse pour 50 ans perçoivent un intérêt de 0,01 %.

14 obligations de pacotille ont un taux d’intérêt négatif

Puisqu’on suppose que la BCE lancera un nouveau programme d’assouplissement quantitatif ou QE dans les mois à venir (lire: la planche à billets va fonctionner), de plus en plus de ce que l’on nomme obligations de pacotille (« junk bonds’) sont assorties de taux d’intérêt négatifs. Un privilège qui, jusqu’à récemment, n’était réservé qu’aux entreprises extrêmement sûres. 

Le terme ‘junk bonds’ est aussi utilisé pour indiquer qu’il s’agit d’un investissement risqué. Ces obligations produisent un rendement élevé en temps normal. Mais sous l’impulsion de la baisse constante des taux d’intérêt, cette tendance touche également à sa fin. En d’autres termes, ceux qui acceptent un taux d’intérêt négatif estiment qu’ils s’en tireront mieux avec 99 cents d’ici 10 ans environ qu’avec 1 euro actuellement.

Il s’agit des obligations de 14 entreprises, dont le taux d’intérêt était nul au début de l’année. La liste complète est ici 

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