La nouvelle drogue mortelle est une invention belge

Une nouvelle drogue, 100 fois plus puissante que le fentanyl, déferle actuellement sur le monde occidental. Le carfentanyl (ou carfentanil) est si dangereux qu’une dose de 0,00002 g peut être fatale. Quant à l’origine de cette drogue, il n’y a pas à chercher loin, puisqu’elle a été créée en Belgique.

Une nouvelle drogue, 100 fois plus puissante que le fentanyl, déferle actuellement sur le monde occidental. Le carfentanyl (ou carfentanil) est si dangereux qu’une dose de 0,00002 g peut être fatale. Quant à l’origine de cette drogue, il n’y a pas à chercher loin, puisqu’elle a été créée en Belgique.

Le carfentanyl est un dérivé opioïde synthétique du fentanyl, 10 000 fois plus puissant que la morphine. Il a été synthétisé en 1974 par une équipe de chimistes de Janssen Pharmaceutica à Beerse, dont Paul Janssen lui-même. Il a été lancé sous le nom commercial de Wildnil comme tranquillisant pour les grands animaux, tels que les éléphants.

Le carfentanyl et si dangereux pour les humains qu’au cours des dernières années, on s’est inquiété de sa possible utilisation comme arme de destruction massive. En effet, il est facile de s’en procurer une grande quantité dans sa forme commerciale. Les Etats voyous et les groupes terroristes peuvent en produire très aisément.

174 toxicomanes morts en 6 jours à Cincinnati

L’année dernière, des rumeurs ont commencé à circuler, témoignant de son arrivée dans le milieu de la drogue. Les autorités nord-américaines ont commencé à avertir qu’il pouvait être coupé avec de l’héroïne et d’autres drogues, ce qui expliquait une flambée de décès suite à des overdoses.

Dans la ville américaine de Cincinnati, 174 toxicomanes sont morts en seulement 6 jours, parce qu’ils avaient consommé des drogues coupées avec du carfentanyl.

Les dealers le mélangent avec de l’héroïne et d’autres drogues pour apporter un « high plus élevé et plus durable », expliquent les agents de lutte antidrogue.

La drogue est si dangereuse que même les personnes qui veulent venir en aide à des victimes d’overdoses ou les agents en contact avec des dealers, doivent faire très attention. En effet, il suffit de toucher du carfentanyl, ou d’en inhaler une quantité infime pour éprouver des difficultés respiratoires qui peuvent être fatales. Pour ces raisons, les agents de police du Canada portent désormais sur eux du naloxone, un antidote, non pas pour aider les victimes d’overdose, mais pour se protéger eux-mêmes.

De même, il n’est pas toujours possible de contrer les effets du carfentanyl avec le naloxone, et bien souvent, les victimes d’overdose ne peuvent être sauvées.« Nous sommes en train de créer une population accro aux opiacés. Pour moi, cela ressemble à une catastrophe en slow-motion.

L’opium se nourrit du malheur, et il y a plein de gens malheureux, âgés, qui commence à prendre des médicaments pour la douleur et finissent par apprécier la sensation de calme qu’il procure », explique Tony Margetts, substance misuse manager auprès du conseil du Yorkshire de l’Est, en Angleterre, qui est lui aussi confronté à une vague d’overdoses liées au carfentanyl.

Produit en Chine

Un autre problème est que ce produit est très facile à trouver. Apparemment, il est déjà possible d’en commander sur Internet auprès d’au moins 12 fabricants chinois. 1 kg coûte seulement 2750 €, ce qui en fait un produit très lucratif pour les dealers.

Récemment, les douanes canadiennes ont saisi 1 kg de carfentanyl qui venait de Chine et qui avait été dissimulé dans des cartouches d’imprimantes. Après analyse, il s’est avéré que la drogue était si pure, qu’il était possible d’en tirer 50 millions de doses mortelles : « Assez pour supprimer toute la population du pays » ont noté les agents de la police antidrogue canadienne dans le rapport.

Terrorisme

La plus grande crainte des autorités est qu’il finisse par être utilisé par des terroristes. Il pourrait notamment être utilisé sous sa forme gazeuse comme une arme de destruction massive.

On le suspecte déjà d’avoir été utilisé sous une forme aérosol par les forces spéciales russes en 2002, lorsque des séparatistes tchétchènes avaient pris près de 800 otages dans un théâtre de Moscou. 125 personnes, dont de nombreux otages, avaient été tuées lors de leur intervention.

Une analyse menée par des scientifiques britanniques qui avaient examiné les vêtements et l’urine de trois survivants en 2012 avait permis de conclure que le gaz était probablement un mélange de carfentanyl et de rémifentanil, un autre opioïde puissant à action rapide.

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