Un no-deal Brexit menace plus particulièrement les régions les plus faibles de Grande-Bretagne

Les régions britanniques les plus vulnérables sur les plans économique et social sont celles qui seront les plus durement touchées par un no-deal Brexit (c’est à dire un Brexit sans accord). C’est ce qu’affirme un rapport de Make UK, un syndicat de l’industrie britannique, en collaboration avec le consultant BDO.

Il indique que les exportateurs du pays de Galles, du Yorkshire, de l’Humberside et du Nord-Est de l’Angleterre, qui seraient les plus affectés, commencent déjà à en subir les effets négatifsEn effet, ces régions sont particulièrement exposées au commerce avec l’Union européenne.

Un no-deal Brexit se cumulerait avec la « disruption » technologique et la guerre commerciale

Les East Midlands, une région dont près de 20 % de l’activité est industrielle, est également concernée. L’Union européenne est en effet son plus gros marché, et près de la moitié de ses exportations sont destinées aux pays du bloc. 

Les incertitudes liées au Brexit, les faibles progrès accomplis par le gouvernement britannique en matière de politique industrielle se combinent à la « disruption » technologique à laquelle nous assistons actuellement, aux pénuries de compétences et à une concurrence accrue, et constituent autant d’obstacles pour les industriels britanniques. Le rapport ajoute que la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine a également une incidence défavorable sur l’industrie britannique.

« Bien que les constitutions de stocks liées au brexit ont été un stimulant économique pour la Grande-Bretagne pendant un certain temps, l’industrie est maintenant quasiment à l’arrêt. L’année passée montre que globalement, le Brexit, les conflits commerciaux mondiaux et le ralentissement économique de plusieurs marchés importants menacent les producteurs britanniques. Et cela est particulièrement vrai pour les régions britanniques fortement exposées au commerce avec l’Union européenne », explique Stephen Phipson, CEO de Make UK. Ces mêmes régions risquent donc de souffrir doublement en cas de « no-deal Brexit, notamment sur les plans de leur économie et de l’emploi, précise-t-il.

Une réserve d’au moins 60 milliards de livres sterling

La Resolution Foundation a préconisé la constitution d’une réserve d’au moins 60 milliards de livres sterling pour tenter de protéger les familles britanniques et pour permettre d’indemniser les entreprises britanniques en cas de no-deal Brexit. Dans cette hypothèse, ces dernières risquent d’assister à un effondrement de leurs échanges commerciaux avec les pays membres de l’UE.

Des données montrent déjà que le mois dernier, suite à la chute drastique des commandes, la production industrielle britannique est tombée à son plus bas niveau en 7 ans. En outre, les difficultés du secteur automobile affectent plus particulièrement les régions où ce secteur est bien représenté, comme les West Midlands et le Nord-Est.

De plus, l’instabilité de long terme induite par le Brexit a dissuadé les entreprises d’investir, ce qui risque de les handicaper durablement vis-à-vis de leurs concurrents internationaux. Or, nous nous trouvons au mileu d’une transition numérique, à un moment où les entreprises devraient se préparer pour l’avenir avec leurs investissements. Les retards pris dans ce domaine risquent de s’avérer fatals.

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