Monsanto aurait-elle fait rédiger des études scientifiques par des nègres littéraires ?

Un tribunal fédéral de Californie a publié une série de documents explosifs montrant que l’entreprise agro-chimique américaine Monsanto a demandé à des scientifiques de co-signer des études qu’elle avait fait rédiger sur l’un des composants actifs du désherbant  controversé Roundup, le glyphosate. Dans un email, Monsanto suggère de faire appel à des nègres littéraires pour rédiger les conclusion d’une étude, et de réclamer la signature de spécialistes reconnus pour lui conférer une plus grande crédibilité. Monsanto a été rachetée en septembre 2016 par la société chimique allemande Bayer pour 66 milliards $.

Un tribunal fédéral de Californie a publié une série de documents explosifs montrant que l’entreprise agro-chimique américaine Monsanto a demandé à des scientifiques de co-signer des études qu’elle avait fait rédiger sur l’un des composants actifs du désherbant  controversé Roundup, le glyphosate. Dans un email, Monsanto suggère de faire appel à des nègres littéraires pour rédiger les conclusion d’une étude, et de réclamer la signature de spécialistes reconnus pour lui conférer une plus grande crédibilité. Monsanto a été rachetée en septembre 2016 par la société chimique allemande Bayer pour 66 milliards $.

En 2015, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait déclaré dans un rapport que le Roundup, l’un des produits les plus rentables pour la société, contenait un composant potentiellement cancérigène, le glyphosate. Ce dernier est un pesticide largement utilisé dans l’agriculture pour lutter contre les mauvaises herbes. Il est aussi accusé d’être un perturbateur endocrinien.

L’EPA complice?

En outre, Monsanto est soupçonnée d’avoir bénéficié de connivences au sein de l’Agence de Protection de l’environnement (EPA), l’instance qui veille sur l’environnement aux États-Unis. Dans un des emails publiés, on trouve mention de propos qui auraient été tenus par un cadre de l’EPA, Jess Rowland. Il se vante qu’il « obtiendra une médaille s’il peut supprimer ça». Il faisait apparemment allusion aux efforts qu’il avait entrepris pour anéantir la portée d’une étude sur le Roundup. L’auteur de ce document poursuit ainsi : « Je doute que l’EPA et Jess peuvent vraiment neutraliser ça, mais c’est bon se savoir qu’ils vont tout de même faire des efforts dans ce sens ».L’examen de ces nouveaux documents soulève la question d’une éventuelle collusion entre cet officiel de l’EPA et Monsanto pour minimiser les risques posés pour la santé humaine par le Roundup. A l’origine, le procès qui a suscité la publication de ces documents a été initié par un groupe de plusieurs centaines de personnes ayant fréquemment été mises en contact avec le Roundup, et ayant développé un lymphome non-Hodgkinien, une forme de cancer du système lymphatique.Si ces allégations sont fondées, cela signifierait qu’un organisme gouvernemental a mis en danger la vie de millions de personnes au bénéfice d’une société multinationale.

L’UE

Or, cette semaine, l’ECHA (l’Agence européenne des produits chimiques) a annoncé qu’elle jugeait que le glyphosate n’était pas cancérigène. L’année dernière, la commission européenne avait décidé de prolonger l’autorisation du glyphosate pour une durée de 18 mois, dans l’attente des conclusions de l’ECHA. Il semble donc que les contraintes qui entouraient la commercialisation de ce produit en Europe seront levées.

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