“Les milliardaires ne sont pas des héros, mais au moins ils méritent d’être reconnus”

« Je ne dis pas que les milliardaires devraient être considérés comme des héros. Mais au moins, ils méritent d’être reconnus », déclare Josef Stadler, qui dirige le département UHNW de la banque suisse UBS. Il s’agit de l’abréviation de Ultra High Net Worth, la division qui se concentre sur les super-riches. Selon Stadler, les milliardaires sont souvent des entrepreneurs remarquables, mais ils sont trop souvent victimes de critiques dans la presse.

UBS, le plus grand gestionnaire d’actifs privés au monde, a publié la semaine dernière un rapport indiquant que les sociétés cotées gérées par des milliardaires surperformaient le marché boursier par rapport aux sociétés dirigées par des personnes moins riches. 

Entre 2003 et 2018, les actions de quelque 600 sociétés cotées dirigées par des milliardaires ont augmenté en moyenne de 17,8 % par an. C’est presque deux fois plus que le bénéfice moyen de 9,1 % sur les marchés boursiers mondiaux. Telle est la conclusion d’une étude menée par UBS, en collaboration avec le cabinet d’expertise comptable PwC. Cette valeur ajoutée est principalement générée par les grandes entreprises de technologie appartenant à des milliardaires, notamment Facebook et Alphabet. L’étude montre également que les milliardaires américains sont les plus nombreux à réussir, suivis par les Chinois.

Aux États-Unis et en Europe, les inégalités de revenus dominent de plus en plus le débat politique. D’après UBS et PwC, les milliardaires s’enrichissent, mais cela profite également à la société. Par exemple, en créant des emplois et de la richesse en payant des impôts.

Préjugés envers les milliardaires

Dans une interview donnée au Financial Times, Stadler a déclaré qu’il existait une forme de « parti pris » envers les milliardaires dans les médias. Ces personnes ultra-riches sont dépeintes comme des « personnes qui gagnent trop d’argent en exploitant les pauvres ». Stadler regrette que le débat soit de plus en plus unilatéral. « Les gens sont de plus en plus critiques envers les personnes qui acquièrent de la richesse. On semble avoir peur qu’une nouvelle aristocratie se forme. »

Le banquier soutient néanmoins les critiques concernant les multinationales qui évitent les impôts en cachant de l’argent à l’étranger. Ces dernières années, UBS a payé des milliards de dollars d’amendes pour avoir aidé des clients riches à éviter les impôts.

L’étude a porté sur les entreprises où les milliardaires détiennent au moins 20 % des actions ou 30 % des droits de vote. Jeff Bezos ne possédant que 11,6 % du e-commerce Amazon, il en serait normalement exclu. Mais sa société a été incluse « car c’est clairement Bezos qui est à la barre de la société ».

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