L’UE veut imposer le limitateur de vitesse dans les voitures

L’Union européenne veut que les voitures et les camions disposent d’une technologie capable de dissuader les excès de vitesse. Par ailleurs, le véhicule devrait également être équipé d’un dispositif qui enregistre les données afin de pouvoir documenter les circonstances d’un accident.

Ces deux caractéristiques font partie d’un ensemble de nouvelles mesures de sécurité annoncées par la commission européenne lors d’un accord provisoire.

Mesures

Les véhicules devraient désormais disposer d’un dispositif d’assistance intelligente de vitesse (Intelligent Speed Assistance (ISA)). Celui-ci reconnaît les limitations de vitesse à l’aide de systèmes de cartographie. Le dispositif aiderait les conducteurs à respecter les limitations de vitesse en réduisant la puissance du moteur. Cependant, le conducteur peut neutraliser le système en appuyant plus fortement sur la pédale d’accélérateur. Auparavant, la mesure envisageait un système qui ne pouvait pas être forcé.

L’enregistreur de données embarqué sert à dissuader davantage les excès de vitesse en enregistrant la vitesse du véhicule.

« Chaque année, 25.000 personnes meurent sur nos routes”, a déclaré Elzbieta Bienkowska, commissaire européenne au marché intérieur et à l’industrie. « Nous pouvons et nous devons changer cela. » Cette technologie pourrait réduire de 20% le nombre de morts sur les routes de l’Union européenne, estime la commissaire.

La Commission européenne a expliqué que dès 2022, ces fonctionnalités seraient requises sur tous les véhicules circulant sur les routes européennes.

Autres fonctionnalités

Les autres fonctionnalités de sécurité incluraient des systèmes permettant d’avertir les conducteurs somnolents ou distraits lorsqu’ils utilisent, par exemple, un smartphone. Des caméras et des capteurs permettraient d’éviter les accidents en marche arrière. Ils pourraient en outre aider le conducteur à maintenir la voiture sur une voie. Pour les voitures et les camionnettes, l’accord recommande l’installation d’un système de freinage d’urgence avancé. Ce dispositif serait capable de détecter les obstacles et d’appuyer sur la pédale de frein si le conducteur ne réagit pas.

Un autre système fournirait une aide aux conducteurs d’autobus et de camions pour éviter les collisions avec des cyclistes qui se trouvent dans leurs angles morts.

Technologie déjà disponible

Certaines de ces caractéristiques sont déjà disponibles sur une gamme de véhicules plus chers. Certains constructeurs automobiles commercialisent déjà des nouveaux modèles équipés de cette technologie.

Les derniers modèles de Ford disponibles en Europe ont un système qui, lorsqu’il est activé, utilise une caméra pour reconnaître les panneaux de signalisation et régler la vitesse maximale en fonction des limites locales. En outre, le constructeur suédois Volvo a annoncé que plus aucun de ses modèles ne pourrait dépasser la vitesse de 180 km/heure à partir de 2020.

L’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA) a salué l’accord provisoire de l’UE. Toutefois, l’ACEA estime que de meilleures infrastructures routières ainsi que des mesures afin d’encourager un comportement plus sûr des conducteurs sont nécessaires.

« La technologie des véhicules ne sera pas suffisante. Les décideurs doivent désormais plaider en faveur d’une approche totalement intégrée de la sécurité routière: associer la technologie des véhicules à une meilleure infrastructure routière et à un comportement plus sûr du conducteur. », a déclaré le secrétaire général de l’ACEA, Erik Jonnaert

Pour l’ACEA, il est nécessaire d’introduire le dispositif intelligent d’assistance de vitesse de manière progressive. Cette technologie est encore entravée par un nombre important de fausses lectures dues à des cartes obsolètes et à une visibilité réduite des panneaux.

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