Les milliardaires favorisent le bonheur… ou pas

Plus il y a de milliardaires dans un pays pauvre, plus ses habitants sont… heureux ? Cela semble contre-intuitif, mais c’est pourtant bien la conclusion à laquelle est arrivé Vladimir Popov, chercheur en sciences économiques et politiques à l’Institut de recherche Dialogue des civilisations, un think tank international basé à Berlin.

Dans son étude intitulée « Milliardaires, millionnaires, inégalités, et bonheur », il s’est penché sur les inégalités de revenus et de richesse dans différents pays et sur leur effet sur le niveau de bonheur des habitants. Ce qu’il a constaté, c’est que dans les pays émergents, les inégalités de revenus et de richesse sont positivement associées au bonheur. Alors, plus de milliardaires, un pays plus heureux ?

Les pays émergents

Vladimir Popov tempère pourtant : « Il est vrai que les inégalités s’accompagnent de nombreuses conséquences négatives sur la société. Elles sapent la mobilité sociale et conduisent à la préservation de la stratification sociale : plus le niveau d’inégalités est élevé, plus les chances sont grandes que le revenu d’une personne soit très proche du revenu de ses parents – un phénomène connu sous le nom de courbe de Gatsby ». Il ajoute pourtant que les inégalités est, jusqu’à un certain point, nécessaire pour le bonheur.

Dans les pays en développement, les super riches sont perçus d’une autre manière que dans des nations plus développées. Le principe d’égalité est fondamental dans les démocraties occidentales, ce qui fait que les super riches avec leurs privilèges et traitements spéciaux sont mal vus, alors que dans les pays émergents ils sont admirés pour avoir réussi à percer en dépit des obstacles. C’est ce qu’explique le chercheur dans cet article de bne IntelliNews : « peut-être qu’en voyant ceux qui ont réussi, les gens se sentent mieux, car ils comprennent qu’en principe, n’importe qui peut devenir riche ».

Une sorte d’American dream

Dans l’étude, il précise qu’ « il y a des pays pauvres avec de grandes inégalités de revenus – Bolivie, Honduras, Colombie, Equateur, Costa Rica et certains autres pays d’Amérique latine – qui ont aussi des indices de bonheur très élevés. Il se pourrait qu’un certain niveau d’inégalités soit nécessaire pour maintenir une sorte d’American Dream : la conviction que l’on peut devenir riche et réussir dans la vie ».

Pour les pays plus riches, la recette du bonheur fonctionne un peu différemment. Par exemple, aux Etats-Unis, pays qui compte le plus de milliardaires au monde, les inégalités de revenus très élevées font chuter les indices de bonheur.

Dans les pays scandinaves, l’inégalité de répartition de la richesse est élevée, mais les inégalités de revenus sont faibles : les niveaux de bonheur y sont parmi les plus élevés d’Europe.

Plus