Les premières voitures volantes, c’est pour quand?

Les voitures volantes révolutionneront le trafic: durées de trajet plus courtes et plus d’embouteillages. Mais quand arriveront-elles sur le marché belge?  Les œuvres de fiction ont véritablement construit un mythe dans l’esprit des hommes du monde entier: « un jour, nous conduirons des voitures volantes ». Mais 28 ans après Retour vers le futur, on n’aperçoit toujours pas de voiture dans le ciel. Alors, quand est-ce que l’on pourra enfin monter dans un tel véhicule? 

Genève 

En fait, cela ne semble pas si éloigné dans le temps. En effet, au salon automobile de Genève en début d’année, plusieurs prototypes ont été présentés à la presse et au public. C’est la marque néerlandaise Pal-V qui a particulièrement attiré l’attention. La marque a en effet présenté « Liberty », la voiture de demain. Mais si elle ressemble plus à un hélicoptère, il s’agit bien d’une voiture de 200 chevaux capable de voler pendant 1.000km à une vitesse de 160 km/h. 

Mais ne vous attendez pas à passer de la route aux cieux en une fraction de seconde. Non, il faut déployer les palles, enlever l’aileron, transformer un peu l’habitacle et ensuite décoller. Avec de l’entrainement, cela ne prends pas plus de 10 minutes selon le designer de l’engin. Mais tout cela a un prix: 500.000 euros. Quelques commandes ont été effectuée lors du salon mais cela ne veut pas dire qu’on les verra survoler les campagnes et les villes prochainement. C’est en partie dû au fait qu’il faut un brevet de pilote, en plus du permis de conduire, pour pouvoir passer au volant de Liberty. Et aussi car l’utilisation de ce genre de véhicule n’est pas encore réglementée. Il n’y a qu’à voir combien de temps on a pris pour régulariser l’utilisation des drones. D’ailleurs, une Liberty ne peut pas décoller autre part que dans un aéroport. 

D’autres acteurs 

Pal-V n’est pas le seul acteur de ce marché en expansion. D’autres marques tentent de se positionner et de créer leur propre prototype. C’est le cas notamment d’Airbus qui a dévoilé sa deuxième version de Pop-Up. Ici, ce n’est pas la même chose que Liberty puisque Pop-Up est un service, une sorte d’Uber volant en somme. 

Il s’agit en fait d’une petite voiture de deux places avec un module optionnel avec des hélices qui permettent au véhicule de voler. L’avantage, c’est que ce véhicule est électrique. Par contre, les performances sont moins impressionnantes: Pop-Up Next peut voler pendant 130 kilomètres à une vitesse de 100 kilomètres grâce à deux moteurs développant 60 kW. La batterie, elle, se recharge en seulement 15 minutes. 

Enfin, il existe d’autres engins volants mais qui n’ont plus vraiment quelque chose à voir avec des voitures. Il existes de petits hélicoptères comme le Volocoptère 2X fabriqué par Daimler, celui-ci est doté de 18 rotors et a déjà été testé dans la ville de Dubaï. Il est est autonome et électrique mais ne peut voler que pendant 27 minutes avec deux passagers. On peut également citer le EHang 184, œuvre d’une entreprise chinoise et également testé à Dubaï. Il ressemble fort au Volocoptère 2X mais il semble bien plus abouti puisqu’il a passé avec succès plus d’un millier de tests. Mais encore une fois, peut-on vraiment parler de voiture volante? 

Entre 2022 et 2025? 

Tout cela est bien beau mais on ne sait toujours pas quand les voitures volantes pourront vraiment être utilisables. On a tout de même quelques éléments de réponses grâce à trois experts qui se sont exprimés lors du Web Summit 2017. Il s’agit de François Chopard, fondateur de l’accélérateur de start-up Starburst Aerospace, Alexander Zosel, co-fondateur de Volocopter, et Mathias Thomsen, responsable de la mobilité urbaine à Airbus.

Avant de faire des pronostics, les experts ont d’abord fait le pub des voitures volantes qui risquent bien de révolutionner la société: « Avec des voitures volantes, on ne tue plus la nature, on n’a plus besoin de construire ni routes ni tunnels, plus besoin de pneus, et c’est moins bruyant: le public va voir ces avantages » déclare Alexander Zosel. 

François Chopard, lui, estime que les voitures de demain décolleront verticalement à l’image d’un Volocoptère, mais elles devront être désignées différemment car les grandes hélices ne sont pas appropriées dans les villes. Il est également important de préciser que ces trois experts ne voient pas les gens posséder ce genre de voitures. Les voitures volantes deviendront surtout un service comme Uber car les engins couteront chers et qu’ils devront être rechargés à des endroits bien précis. Ce sera donc des taxis à grande vitesse pour aller chercher un train ou un avion alors qu’on est bien en retard. 

Du côté de Airbus et Mathias Thomsen, on estime que les voitures volantes feront leur apparition entre 2020 et 2022: « Cela a déjà commencé à se mettre en place. Il y aura d’autres tests dans les trois prochaines années, et on aura une réalité commerciale dans cinq ans », précise Thomsen. Pour François Chopard, il faut encore bosser sur la fiabilité et la sécurité. L’avantage, c’est que les drones ont déjà ouvert la voie en démocratisant «l’autonomie, l’autopilot, la combinaison avec le GPS, et que les machines fonctionnent à l’électrique et sont donc bien moins chères ».

En conclusion, François Chopard estime que dans 5 ans, tout sera possible: « La FAA (Federal Aviation Administration, ndlr) se dit prête à certifier le premier véhicule électrique vertical d’ici 2020. Le temps que les candidatures soient approuvées, on aura des services commerciaux d’ici cinq ans. » 

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