Les sanctions américaines contre l’Iran entrent en vigueur ; Téhéran au bord du gouffre économique

Les États-Unis ont annoncé lundi la réintroduction de sanctions économiques contre l’Iran, qui entreront en vigueur cette semaine. Ces sanctions sont le résultat du retrait du président américain Donald Trump de l’accord nucléaire au début de cette année. L’Iran est déjà au bord du gouffre économique.

Une première salve de sanctions sera donc réintroduite cette semaine. Elle concerne les transactions en dollars américains, les importations de matières premières (notamment les métaux précieux et le charbon), les logiciels industriels et les achats liés au secteur automobile et aux avions de passagers.

180 jours plus tard, une deuxième salve de sanctions devrait entrer en vigueur, qui devraient restreindre les exportations de pétrole iranien.

Des manifestations dans différentes villes

De cette manière, Trump veut mettre l’Iran à genoux pour lui imposer un nouvel accord nucléaire plus strict. Il a réussi jusqu’à présent. Les effets psychologiques des sanctions peuvent déjà être ressentis au pays des ayatollahs.

La monnaie iranienne, le rial, est à son plus bas niveau contre le dollar américain et ne vaut plus que la moitié de ce qu’il valait au début de l’année. Tout comme le chômage dans le pays (30 %), on enregistre une inflation à deux chiffres dans le pays (12 %). Le pain et le beurre sont devenus des produits de luxe dans la capitale iranienne Téhéran.

La population locale a perdu son pouvoir d’achat, mais surtout la corruption qui affecte le pays. Dans plusieurs villes, des centaines de personnes sont descendues dans les rues le week-end dernier pour protester contre l’inflation, le chômage et la fermeture régulière de l’approvisionnement en eau.

© EPA

Le système financier mondial reste un domaine américain

Après lundi soir, les sociétés étrangères devraient se retirer du pays conformément aux règles américaines. Si elles ne le font pas, elles ne pourront plus commercer avec les États-Unis. Les États-Unis ne sont peut-être plus ce qu’ils étaient, mais le système financier mondial demeure un domaine où les Américains exercent encore leur domination.

Selon la BRI (Banque des règlements internationaux), plus des deux tiers du commerce international sont encore réglés en dollars. Les réserves globales sont également détenues pour le même pourcentage en dollars. Étant donné que les CEO des grandes entreprises ne peuvent tout simplement pas se permettre d’entrer dans un conflit avec les États-Unis, des multinationales telles qu’Airbus, Renault et Siemens ont déjà annoncé qu’elles se retireraient de l’Iran.

L’Iran espère trouver un soutien de la part de l’UE

L’Iran espère trouver un soutien auprès de l’Union européenne, qui continue de soutenir l’accord nucléaire avec le pays. Cependant, selon le Wall Street Journal, il n’est pas certain que les gouvernements européens accepteront ces tentatives de rapprochement, qui pourraient également conduire à des représailles américaines.

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