Les éoliennes volantes ont le vent en poupe

L’énergie éolienne s’est bien développée ces dernières années : elle a produit cinq fois plus d’électricité en 2018 qu’en 2008 selon les chiffres de l’Agence américaine d’information sur l’énergie. Cependant, cela ne représente toujours qu’environ 4 % de l’électricité produite dans le monde. Un problème majeur est que le vent ne souffle pas toujours, ce qui fait de l’éolien une source d’énergie qui est certes renouvelable, mais pas vraiment fiable. De ce point de vue, les éoliennes volantes sont susceptibles d’apporter des solutions plus efficaces.

En effet, à plus haute altitude, surtout au-delà de 500 mètres, le vent est plus fort et plus régulier. Une étude de 2012 du laboratoire national de Lawrence Livermore citée par le site BBC a démontré que les vents en haute altitude pourraient à eux seuls fournir 100 fois l’énergie mondiale nécessaire.

Des limites

Pour aller chercher ces vents de haute altitude, les constructeurs d’éoliennes développent des turbines toujours plus hautes et des pales toujours plus longues, mais la méthode a ses limites. À la recherche de solutions alternatives, un certain nombre de startups développent des projets de cerfs-volants et de drones éoliens.

A priori, les avantages sont nombreux : les drones, cerfs-volants et éoliennes aéroportées sont des alternatives moins chères, qui nécessitent moins de matériaux, et qui peuvent être ramenées au sol si besoin. Mais est-ce une véritable solution ?

Un impact environnemental réduit

Par exemple, la startup américaine Altaeros Energies a développé une éolienne flottante, en fait un ballon géant en forme de donut gonflé à l’hélium abritant en son centre une turbine. Cette éolienne volante est arrimée à une station terrestre par des câbles qui permettent de transmettre au sol l’électricité générée en hauteur.

Elle présente de nombreux avantages, notamment un temps d’installation réduit et une pollution sonore et visuelle minimale. Comme le précisait le cofondateur d’Altaeros Energies, Adam Rein, dans cet article de Paris Match, la compagnie cherche également à « limiter l’impact environnemental des câbles, sur les populations d’oiseaux notamment ».

Réduire les coûts des énergies renouvelables

D’autres startups développent des modèles un peu différents, où l’électricité n’est pas produite en hauteur mais au sol.

Ainsi, le géant énergétique allemand E.ON et la société néerlandaise Ampyx Power ont commencé à tester des drones planeurs éoliens en 2017 au large des côtes irlandaises. Comme il faut beaucoup d’espace pour ces appareils, la mer offre un avantage indéniable.

Ceux-ci fonctionnent avec une méthode de type yoyo : le drone vole à des altitudes élevées en décrivant des huit, tout en étant porté par le vent. Ces boucles aériennes entraînent une tension du câble qui relie le drone au générateur d’électricité sur la plate-forme flottante, en fait le câble s’enroule et se déroule, ce qui permet de produire de l’électricité.

Là encore, les avantages sont évidents. Comme l’explique Frank Meyer, l’un des vice-présidents de l’entreprise, dans cet article de BFM Business : « E.ON étudie ces technologies depuis cinq ans et nous pensons qu’elles peuvent vraiment rebattre les cartes. Cela rejoint l’un de nos objectifs prioritaires qui est de diminuer le coût des énergies renouvelables et également permettre d’installer la production de ces énergies dans des endroits où cela n’est pour le moment pas techniquement et économiquement possible ».

Une production électrique inférieure à celle des éoliennes classiques

L’inconvénient de tous ces systèmes, c’est qu’ils ne produisent pas énormément d’électricité comparé aux éoliennes : les plus grosses éoliennes offshores peuvent produire jusqu’à 12 MW.

Toutefois, ces appareils éoliens volants seraient un véritable atout dans certains cas, comme par exemple lorsqu’il s’agit d’équiper des habitations reculées ou isolées qui ne sont pas reliées à réseau électrique, par exemple dans des régions insulaires, ou alors en cas de catastrophe naturelle afin de fournir de l’électricité aux populations en détresse.

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