Les chirurgiens se comportent comme des “bêtes” dans la salle d’opération

La salle d’opération del’hôpital présente de nombreuses similitudes avec le règne animal.Telle est la conclusion d’un rapport de scientifiques de l’UniversitéEmory aux États-Unis, basé sur une analyse de deux centsinterventions chirurgicales impliquant un total de quatre centsmédecins, infirmières et techniciens. Les chercheurs sont arrivésà la conclusion que l’on pouvait observer des interactions trèssimilaires entre le personnel masculin de la salle d’opération et un groupe de chimpanzés.

« Les interactionsentre les chimpanzés sont toutes liées à la dynamique dupouvoir », explique Laura Jones, anthropologue à l’UniversitéEmory. « Les mâles alpha établissent leur dominance sur lesautres mâles, et les femelles ne figurent pas dans cette équation ».

Sécurité des patients

Alors que dans un certainnombre de cas, une interaction coopérative, pourrait conduire à unemeilleure issue chirurgicale, une situation conflictuelle pourraitéventuellement mettre en danger la sécurité du patient.

Selon Jones, tout commedans le monde animal, une situation de prédominance et de conflitpeut être constatée lorsque le groupe comprend de nombreuxindividus du même sexe. Les équipes chirurgicales sont pluscoopératives lorsque les femmes sont plus nombreuses que les hommesdans la salle d’opération. Les opérations se déroulent plusfacilement, avec moins de cris et d’autres formes de conflit, lorsquele chirurgien est une femme ou lorsque les chirurgiens sont entourésde femmes.

Hommes et conflits

Selon Laura Jones, comptetenu de la réputation agressive des animaux mâles, il n’est pas nonplus surprenant que les équipes chirurgicales avec une composition àprédominance masculine et avec un leader masculin enregistrent deplus grands risques de conflit.

Selon les chercheurs, unetelle composition a 50,6% de probabilités de conflits. Cependant, lorsquel’équipe chirurgicale est dirigée par une femme, ce pourcentage chute à 21,3%. Dans les équipes à compositionmajoritairement féminine, aucune différence n’a pu être constatée,quel que soit le leader.

Conclusion notable

« La volonté de collaborer était plusélevée lorsque le leadership de l’équipe de genre différait de lamajorité de ses subalternes », explique Laura Jones. Leschercheurs soulignent également qu’entre 70% et 80% des erreurschirurgicales sont dues à des interactions problématiques dansl’équipe soignante.

Selon Laura Jones, lesrésultats de l’étude suggèrent que le risqued’événements à court terme peut être réduit en mélangeant leséquipes de manière optimale. Selon les chercheurs, une solutionpeut être trouvée à long terme en encourageant plus de femmes àenvisager une profession médicale.

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