Le train à grande vitesse franco-suisse veut concurrencer l’aviation

La compagnie ferroviaire Lyria, qui exploite des trains à grande vitesse entre la France et la Suisse, veut considérablement étendre ses activités. L’entreprise espère ainsi pouvoir se positionner comme un concurrent majeur du secteur de l’aviation entre les deux pays. Lyria a annoncé qu’elle investirait entre 400 millions et 500 millions d’euros pour augmenter sa capacité de 30%, écrit Fabrice Gliszczynski, spécialiste des transports du quotidien français La Tribune.

Parallèlement, la qualité de l’offre serait améliorée avec des tarifs attractifs. TGV Lyria souhaite débuter l’augmentation de sa capacité dès la mi-décembre.

Opportunités de croissance

TGV Lyria est une joint-venture entre la Société Nationale des Chemins de Fer (SNCF) et son partenaire du secteur suisse Chemins de Fer Fédéraux (CFF). Ce partenariat gère les lignes à grande vitesse reliant Paris, la capitale française, et les villes suisses de Lausanne, Bâle, Zurich et Genève.

Lyria espère augmenter sa part de marché avec ce développement. Selon Fabien Soulet, directeur général de Lyria, la société détient déjà une part de marché de plus de 50% sur ces liaisons. Pourtant, le PDG entrevoit encore d’importantes opportunités de croissance.

Avec ce projet, Soulet souhaite concurrencer le trafic aérien, qui occupe une position forte sur certaines liaisons franco-suisses. En effet, pour voyager entre Paris et Genève, l’utilisation de l’avion est encore particulièrement populaire.

À partir de la mi-décembre, Lyria souhaite augmenter sa capacité quotidienne de 5.000 sièges. Par conséquent, l’offre journalière passera à 18.000 places. Lyria offrira ainsi une capacité journalière équivalente à 120 Airbus A319.

Wi-Fi

Pour atteindre son objectif, Lyria utilisera des trains duplex à la capacité plus importante. La fréquence des connexions sera également augmentée. Sur la ligne Paris-Genève, où la compagnie ferroviaire doit concurrencer les services des compagnies aériennes Air France, Easyjet et Swiss, 8 trains à grande vitesse circuleront par jour, contre 5 actuellement.

Lyria souhaite également améliorer la convivialité et le confort du voyageur. L’entreprise veut mettre en place des heures de départ facilement mémorisables par les consommateurs. Lyria souhaite en outre améliorer le confort dans les trains en introduisant un service Wi-Fi gratuit au sein de toutes les classes. La société a annoncé qu’elle appliquerait des tarifs attractifs sur les connexions.

Selon les observateurs, la bataille entre le transport ferroviaire et les compagnies aériennes risque de devenir particulièrement féroce. Les trains à grande vitesse nécessitent entre trois et quatre heures pour les liaisons entre la France et la Suisse. Par conséquent, le secteur de l’aviation peut toujours compter sur une part de marché importante.

« Grâce à une clientèle à fort pouvoir d’achat, les liaisons franco-suisses, en particulier Paris-Genève, sont particulièrement rentables pour les compagnies aériennes », souligne Fabrice Gliszczynski.

Fabien Soulet note cependant que la demande de voyages en train augmente parmi le public. « L’empreinte écologique du train est vingt-trois fois inférieure à l’impact environnemental de l’avion », a-t-il déclaré.

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