Le relais de Steve Bannon en Europe est un Belge

L’Italie est le point de départ d’un mouvement populiste européen. Le vice-Premier ministre italien Matteo Salvini, leader de Lega Nord, est le modèle qui sera suivi pour les populistes. C’est ce que le politicien belge Mischaël Modrikamen a déclaré dans une interview donnée au journal italien La Stampa.

Modrikamen est la force motrice de The Movement, le projet politique de l’homme d’affaires et homme politique américain Steve Bannon, qui vise à rassembler tous les nationalistes européens en Europe en un seul groupe. The Mouvement a également sa base opérationnelle à l’adresse du domicile de Modrikamen à Watermael-Boitsfort. Modrikamen a également fondé le Parti populaire en Belgique.

Nigel Farage

Mischaël Modrikamen, qui est d’abord apparu dans les titres des journaux à titre d’avocat pour un groupe de petits investisseurs qui étaient devenus victimes de l’effondrement de la banque Fortis Bank, affirme qu’il n’a rencontré Steve Bannon – l’homme derrière le site d’actualités conservateur Breitbart qui a aussi été pendant un certain temps de conseiller du président américain Donald Trump – pour la première fois qu’en juillet.

« Mais dès les premiers instant, il y a eu une étincelle entre les deux hommes », écrit La Stampa. « Aujourd’hui, Modrikamen est le bras droit de Bannon en Europe. »

Modrikamen souligne cependant que The Mouvement n’a aucune ambition de devenir un parti politique. « Le mouvement sera une sorte de club ouvert à tous les leaders populistes », a-t-il expliqué.

Le mouvement a été fondé au mois de janvier l’année dernière, et dès le départ, comptait Laure Ferrari, une politicienne française liée à l’eurosceptique britannique Nigel Farage, parmi ses membres. L’objectuif était de l’imposer comme un « instrument légal » pour renforcer la pensée populiste en Europe. Entre-temps, le vice-Premier ministre italien, Matteo Salvini, a rejoint le club.

« L’Italie est notre point de départ et Salvini est un modèle pour beaucoup », explique Modrikamen. Des contacts ont également été pris avec Giorgia Meloni, chef du parti conservateur italien Fratelli d’Italia. « Nous aurons aussi sans doute aussi des contacts avec le Movimento Cinque Stelle (M5S). Il est vrai que nous sommes de droite à l’origine, mais il existe de nombreux points communs avec le M5S, et ils sont aussi liés à Farage », dit-il. 

Louis Aliot, le compagnon de Marine Le Pen, a également annoncé que le parti dont il est vice-président, le Rassemblement National – anciennement Front National – rejoindrait The Mouvement.

Combiner la force

« Le moment est venu de rassembler nos forces », martèle Modrikamen. « Nous devons créer une organisation populiste internationale avec 4 à 5 points de convergence », qui sont « la souveraineté nationale accrue, les contrôles aux frontières, une limitation de l’immigration et la lutte contre l’islam radical. »

« Nous commencerons en Europe, mais notre objectif est d’être un club mondial, du Canada à l’Asie.  L’adhésion est ouverte aux dirigeants populistes qui font partie d’autres familles politiques, comme Viktor Orban. Nous ne demandons pas l’exclusivité », ajoute-t-il. 

Les élections parlementaires européennes du printemps prochain sont la première cible. « Nous participons pour gagner », dit Modrikamen. « L’opposition ne suffit pas. Nous devons avoir accès à la salle de contrôle. »

Il voit des alliances possibles avec Boris Johnson en Grande-Bretagne, Horst Seehofer en Allemagne ou Sebastian Kurz en Autriche.

Modrikamen souligne que le Mouvement est soutenu par des dons privés. Quant aux rumeurs qui évoquent un financement russe, elles le font sourire.

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