Le nouvel outil pour lutter contre la famine: l’intelligence artificielle

La Banque mondiale s’estassociée à plusieurs entreprises de la Silicon Valley telles queMicrosoft, Google et Amazon pour s’attaquer au problème de la faimdans le monde et ce, grâce à l’intelligence artificielle.  

Selon ces sociétés,l’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique sontextrêmement prometteurs pour la prévision et la détection despremiers signes de pénurie alimentaire tels que les mauvaisesrécoltes, les sécheresses, les catastrophes naturelles et lesconflits. Grâce à l’intelligence artificielle, des réponsesappropriées pourraient ainsi être trouvées. Les grandes sociétéstechnologiques ont donc mis en place unmécanisme de lutte contre la famine nommé « Famine ActionMechanism » en collaboration avec la Banque mondiale, les NationsUnies et la Croix-Rouge internationale.

Ce système sera d’abordtesté au Soudan du Sud, au Niger, au Mali, au Tchad et en Somalie.

Cause complexe

« La cause fondamentalede la famine est extrêmement complexe », a déclaré FranckBousquet, directeur principal du Groupe sur la fragilité, lesconflits et la violence (FCV) de la Banque mondiale. « Habituellement, les plus pauvres et les plus vulnérables sont lesplus touchés et les moins aptes à faire face aux chocs que d’autrespopulations peuvent absorber. Sur les 10 dernières grandes famines,neuf sont le résultat de conflits et de guerres. »

« Une famine peut êtredéclenchée par la sécheresse ou par une autre ingérenceclimatique dans la production agricole, mais d’autres forcespuissantes aggravent également ce fléau : inflation des prix desproduits alimentaires, instabilité politique, conflits militaires etmême trop de pluie.”

Cependant, l’intelligenceartificielle peut créer un algorithme évolutif qui peut aider àprévenir de futures pénuries alimentaires. Le mécanisme utiliseral’analyse pour identifier les zones les plus susceptibles deconnaître des pénuries alimentaires extrêmes.

Ressources financières

« Le système peutfaire une grande différence », déclarent les initiateurs. « Lesavertissements de l’algorithme pourraient permettre de libérer desressources financières en temps voulu pour l’aide d’urgence dans leszones à risque. Il s’agit de l’un des plus grands défis auxquelssont confrontées les organisations internationales dans la luttecontre la famine. »

« La bureaucratie àlaquelle il faut souvent faire face est souvent le dernier obstaclequi peut empêcher les organisations humanitaires de sauver desvies. » Selon Brad Smith, directeur de Microsoft, l’intelligenceartificielle pourrait jouer un rôle important dans l’évolution dela situation.

« Lorsque le mondesera davantage en mesure de prédire le lieu et le moment d’une futurefamine, il pourra réagir plus rapidement et plus efficacement afinde sauver davantage de vies », a déclaré Smith. 

Ed Hsu, conseiller en chefauprès du président de la Banque mondiale, a déclaré que lesentreprises de technologie avaient été sollicitées parce qu’ellesavaient la capacité unique de faire face aux défis existants et deles voir d’une nouvelle manière.

Science

La prédiction de lafamine est déjà une science. Le réseau de systèmes d’alerte à lafamine – un programme de l’Agence des États-Unis pour ledéveloppement international (USAID) lancé en 1985 – conserve uneliste actualisée des zones les plus à risque au monde, en tenantcompte de variables aussi diverses que les précipitations totales,les prix agricoles, le terrorisme et les prochaines électionspolitiques.

« Auparavant, il étaitégalement impossible d’estimer les problèmes locaux en temps réel”,expliquent les experts. Une organisation telle que le réseau desystèmes d’alerte précoce contre la famine doit donc collecter sesdonnées avec le déploiement de centaines d’employés locaux. Lemécanisme d’action contre la famine traitera toutefois les diversparamètres via un modèle analytique.

« En cas de problème,ces modèles donneront le signal d’alarme pour que les donateurs soient enmesure de fournir l’aide financière nécessaire à un stade précoce,tandis que les gouvernements seront en mesure d’intervenir plusrapidement et plus efficacement », a déclaré la Banquemondiale. Il convient de noter qu’une intervention précoce peutréduire les coûts humanitaires de 30%.

En 2017, les crises alimentaires, les conflits prolongés et les chocs climatiques ont provoqué une hausse de l’insécurité alimentaire dans le monde. Actuellement 124 millions de personnes, réparties dans 50 pays, font face à un grave problème d’insécurité alimentaire ou à des mauvaises conditions d’alimentation.  

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