Le fabricant d’armes Kalachnikov a été privatisé

Pour la première fois de l’histoire, des investisseurs privés sont devenus majoritaires de l’actionnariat du fabricant d’armes Kalachnikov, producteur du célèbre fusil d’assaut AK-47. Ce groupe jouit d’une grande popularité auprès des armées, mais aussi des groupes criminels et terroristes.

En effet, le conglomérat industriel public russe Rostec, qui détenait encore une part de 51 %, a indiqué qu’il en avait vendu plus de 25 % à Alexeï Krivoruchko, le directeur général de la firme. Rostec conserve une participation de 25 % plus une action, ce qui lui confère une minorité de blocage.

La vente s’est montée à 1,5 milliard de roubles, soit près de 21,2 millions d’euros. Depuis 2014, qui a marqué la première ouverture de l’entreprise aux investisseurs privés, la valorisation de l’entreprise a quasiment doublé.

Kalachnikov a été soumise à une profonde transformation dans le but de diversifier sa production, et de développer ses exportations. Elle est visée par les sanctions américaines, en raison de l’annexion par la Russie de la Crimée et des interventions militaires russes en Ukraine.

Plus de 200 ans d’histoire

L’histoire de Kalachnikov remonte au début du XIXe siècle, lorsqu’une usine d’armement fut fondée sous le nom d’Izhmash dans la ville russe d’Izhevsk, située à environ 1300 kilomètres à l’est de Moscou.

Avant de passer entre les mains de Rostec, la société a eu plusieurs propriétaires, puis elle a été fusionnée à une autre usine d’armement. C’est alors qu’elle a été nommée Kalashnikov, par référence à Mikhail Kalashnikov, l’ingénieur russe qui avait inventé le célèbre fusil d’assaut “AK-47” il y a plus de soixante-dix ans.

Une très grande popularité

L’AK-47 est non seulement devenue l’arme standard de l’Armée rouge de l’Union soviétique, et plus tard de la Russie, mais elle est également reconnue comme étant l’arme à feu la plus populaire du monde en raison de sa très grande fiabilité.

Kalachnikov exporte officiellement vers plus de 25 pays, mais l’AK-47 est également particulièrement prisé des groupes criminels et terroristes.

Des drones… et une boutique de souvenirs

Mais la société russe se lance aussi dans les nouvelles technologies. Kalachnikov est ainsi passée à la production de drones de combat capables d’identifier des cibles de manière autonome grâce à l’intelligence artificielle, ce qui risque sans doute de raviver le débat sur l’éthique des armes autonomes.

Les produits de consommation sont néanmoins devenus un secteur important pour Kalachnikov. En août 2016, le fabricant d’armes a ouvert une boutique à l’aéroport Chérémétiévo de Moscou dans laquelle il propose une vaste gamme d’articles allant des T-shirts aux sacs, en passant par des versions en plastique de ses armes mythiques.

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