Le chanvre américain risque de pourrir dans les champs

Au cours de la dernière année, de nombreux agriculteurs aux États-Unis sont passés de leurs cultures traditionnelles à la culture du chanvre. La culture du chanvre a en effet été approuvée par le Congrès américain. Grâce à ce nouveau secteur d’activité, les agriculteurs espéraient disposer d’un nouveau produit à base de chanvre. Toutefois, cela risque d’aboutir à un échec, écrivent Michael Hirtzer et Ashley Robinson pour l’agence de presse Bloomberg.

L’année dernière, le Congrès américain a décidé de légaliser la culture du chanvre et le cannabidiol. Les producteurs agricoles ont, grâce au chanvre, trouvé une alternative rentable afin de compenser la baisse des ventes d’autres cultures prises au piège du conflit commercial entre les Etats-Unis et la Chine.

Marijuana

Le chanvre est la matière première du cannabidiol (CBD), un ingrédient non psychoactif du cannabis. Le CBD est au centre d’une tendance en matière de bien-être très en vogue aux Etats-Unis. On le retrouve dans une kyrielle de domaines, des produits de beauté aux compléments alimentaires.

Bien que le Congrès ait approuvé la culture du chanvre, la Food and Drug Administration (FDA) n’a pas encore autorisé le CBD à être utilisé dans les aliments et les boissons. Une partie du marché n’est donc pas accessible aux agriculteurs. Les producteurs américains ont en outre beaucoup de mal à trouver suffisamment d’acheteurs pour leurs récoltes.

Les banques hésitent également à prêter à des entreprises qui semblent être liées à la marijuana. Cela limite ainsi les perspectives des entreprises qui souhaitent transformer du chanvre ou du cannabidiol.

Pertes

Selon le groupe de défense Vote Hemp, près de 95.000 hectares de champs de chanvre ont été plantés aux États-Unis. Cependant, de nombreux agriculteurs n’ont pas l’infrastructure nécessaire pour stocker, sécher ou transformer le chanvre. Par conséquent, les cultures menacent de pourrir en masse dans les champs.

Une étude réalisée par Whitney Economics en juillet a montré que 65% des producteurs n’avaient pas encore trouvé d’acheteur. Les entreprises riches en capitaux peuvent se permettre de sauver les récoltes et d’attendre des jours meilleurs. Cependant, ce n’est pas une option pour la plupart des agriculteurs américains.

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