L’AFD veut devenir le parti du “Dexit”

Après le Brexit, faut-il s’attendre à un Dexit, c’est à dire, un retrait de l’Allemagne de l’UE ? C’est en tout cas ce qu’envisage le parti d’extrême-droite nationaliste allemand Alternative Für Deutschland (AFD), si une réforme fondamentale n’est pas engagé pour modifier le fonctionnement de l’UE.

Dans son programme électoral, le parti allemand déplore que « La Communauté européenne est devenue une structure non démocratique occupée par les classes politiques européennes et conçue par des bureaucraties peu transparentes et non contrôlées ». Il ajoute que l’UE est dominée par « des intérêts particuliers », et même, dans certains pays, par des « cliques de lobbys ». Il est donc nécessaire de revoir les structures de l’UE et de les modifier en profondeur entre 2019 et 2024. Et si cette refonte échoue, le parti envisage ce scénario de « dexit » pour 2024 :

Obtenir une refonte des structures de l’UE d’ici 2024, ou procéder au retrait de l’Allemagne

« Si nos approches de réforme fondamentale dans le système existant de l’UE ne peuvent pas être concrétisées en une seule législature, nous envisageons un retrait de l’Allemagne ou une dissolution ordonnée de l’UE et la création d’une nouvelle communauté économique et d’intérêts européens, si nécessaire ».

Ces « approches de réforme fondamentale » portent, entre autres, sur une transformation du Parlement européen en une « assemblée européenne », assortie d’une réduction drastique du nombre d’eurodéputés. Alors que l’actuel Parlement européen compte 751 eurodéputés, l’AfD estime qu’il ne devrait pas y en avoir plus d’une centaine. En outre, ces députés ne seraient plus élus par les citoyens européens, mais par « les parlements nationaux, proportionnellement à la force des groupes politiques ». Ainsi, il n’y aurait donc plus aucune élection européenne à partir de 2024.

Il est aussi question de restaurer les monnaies nationales, et de remettre en cause la politique agricole et la politique environnementale européennes, mais aussi les politiques pour l’égalité entre les hommes et les femmes, et la suprématie de la Cour européenne de Justice.

La défense de l’Europe contre son « islamisation »

Le parti allemand évoque également son thème favori, à savoir « l’islamisation de l’Europe ». Car « ce danger n’a jamais été aussi important dans l’histoire européenne, même si beaucoup ne veulent pas le reconnaître », peut-on lire dans son programme, qui promet de défendre l’Europe contre « un islam incompatible avec les principes européens fondamentaux du droit, de la liberté et de la démocratie » et qui veut « faire respecter la loi de la charia. (…) L’islam ne sépare pas l’Etat et la religion et est donc aussi une idéologie politique. La charia régit la vie totale des musulmans de manière totalitaire », peut-on également lire. « Seule, une action commune déterminée de tous les Etats européens pourrait empêcher la menace d’une islamisation de l’Europe ».

Récemment, la Commission du programme de l’AfD a réalisé un sondage auprès de 32 000 membres du parti en leur soumettant un questionnaire. Plus de 98 % des répondants ont estimé que les eurodéputés de l’AfD devaient « coopérer avec les partis d’autres Etats de l’UE qui souhaitent également empêcher l’islamisation de l’Europe ».

Plus