La vodka tue des dizaines de milliers de jeunes hommes russes… chaque année

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Que les Russes aiment la vodka n’est pas nouveau, mais une étude récente vient de préciser l’impact fatal de l’emprise de cette boisson sur le pays. Cette étude, menée par le centre de recherche sur le cancer de Moscou, indique que la vodka est la cause principale des décès prématurés en Russie, et qu’un quart des hommes russes meurent avant leurs 55 ans parce qu’ils boivent trop d’alccol. Par comparaison, seulement 7% des hommes meurent dans les mêmes circonstances au Royaume Uni.

La revue médicale The Lancet a publié les résultats de cette étude qui a été réalisée en examinant les habitudes de consommation de 150.000 Russes qui ont été suivis pendant dix ans. On leur a demandé quelles quantités de vodka ils buvaient, et s’ils fumaient. 8000 d’entre eux sont morts pendant cette enquête.

L’étude a conclu que près de la moitié des hommes et plus de 10% des femmes interrogés ont déclaré boire au moins une bouteille de vodka par semaine. En fait, selon leurs familles, beaucoup d’entre eux avaient même bu en moyenne environ une bouteille de vodka par jour. Sans surprise, les décès étaient principalement dus à des intoxications alcooliques, à des accidents, à la violence, aux suicides, et à des maladies telles que le cancer du foie et de la gorge, la tuberculose, la pneumonie, et des maladies du pancréas et du foie.

L’un des chercheurs, David Zaridze du Centre de recherche sur le cancer de Russie à Moscou, parle d’une «crise sanitaire», lorsqu’il évoque la vodka. Les chercheurs ont également constaté que les restrictions en matirère d’alcool introduites par le gouvernement de Mikhail Gorbachev au milieu des années 1980 avaient permis de faire baisser la consommation d’alcool, mais aussi les décès y relatifs de 25%. Mais entre 1990 et 1994, après l’effondrement de l’Union Soviétique, l’espérance de vie des hommes a baissé de 6 ans en Russie, en raison de l’abandon de ces politiques, et de la surabondance d’alcools forts et bon marché dans le pays. En 2006, la réintroduction d’une réglementation en matière d’alcool a permis de faire baisser la consommation d’alcool, et augmenter l’espérance de vie en parallèle.

Selon le gouvernement, chaque année, 100 000 personnes meurent d’une intoxication alcoolique et de maladies liées à l’alcool. C’est pourquoi le gouvernement de Medvedev veut limiter la consommation annuelle moyenne d’alcool qui atteint 18 litres d’alcool pur par personne actuellement, à 5 litres en 2020. Le Premier ministre Medvedev est conscient du problème et il estime que le problème de l’alcool en Russie est une catastrophe nationale. Par exemple, plus de 50% de tous les enfants des orphelinats russes typiques souffrent du syndrome d’alcoolisation foetale, qui est causé par une consommation excessive d’alcool pendant la grossesse.

Malgré ces bonnes intentions, ces mesures ont partiellement échoué jusqu’ici. Boire beaucoup d’alcool régulièrement est considéré comme une chose parfaitement normale pour la plupart des Russes et pratiquement personne ne le considère comme une véritable maladie.

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