Incroyable, mais vrai… Les taux d’intérêt remontent !

Les taux d’intérêt repartent à la hausse. Cette évolution remarquable a été à peine évoquée dans les médias traditionnels, et pourtant, il s’agit d’une tendance majeure qui affecte tous les pays riches, du Japon aux Etats-Unis en passant par l’Europe.

Ce ne sont pas les taux d’intérêt à court terme, qui tournent autour de zéro pourcent dans presque tous les pays riches qui sont touchés, mais les taux d’intérêt à long terme. Depuis plusieurs jours, on note que près de 1.000 milliards de dollars d’obligations qui étaient à des taux d’intérêt négatifs sont repassées à des taux d’intérêt positifs.

screenshot-2016-09-16-05-39-03Même les obligations souveraines allemandes à 10 ans ont maintenant des taux d’intérêt positifs. Au Japon, le changement est encore plus spectaculaire : les obligations du gouvernement japonais à 30 ans, qui offraient un taux d’intérêt de 0,02 % en juillet, proposent  désormais un taux d’intérêt de 0,55 %.

C’est un changement colossal, écrit le Wall Street Journal. Au cours de ces dernières années, la dette souveraine et celle des entreprises ont évolué dans le même sens : de plus en plus vers le bas. Il ne semblait y avoir aucune limite aux taux d’intérêt négatifs.

Mais tout semble indiquer que nous avons atteint une “limite naturelle” et que les marchés commencent à réagir.

La raison de cette augmentation inattendue des taux d’intérêt ? Le sentiment que les banques centrales ont atteint la limite de leur frénésie de liquidité. Et surtout le sentiment que ce qu’elles font nuit à l’économie, au lieu de l’aider, ce qui pousse le risque à la hausse, et donc, les taux d’intérêt. Geert Noels a écrit ceci à ce propos au cours de ce weekend dans De Tijd :

“Cette politique excessive a connu des effets secondaires, tels que des bulles (bulles d’actifs) et une mauvaise répartition du capital. Mais maintenant, de nouveaux effets secondaires deviennent évidents, comme l’augmentation de l’inégalité et la concurrence déloyale”.

Les banques centrales n’ont donc plus d’autre choix que de trouver d’autres idées, ou espérer que les gouvernements mèneront une politique de relance économique en ignorant leurs contraintes budgétaires, durcies par des taux d’intérêt plus élevés.

Les premiers effets de ce revirement spectaculaire pourraient se faire sentir rapidement, probablement sur les taux des crédits immobiliers, qui pourraient commencer à remonter.

Reste à savoir si ces symptômes pourraient être les signes annonciateurs d’une nouvelle crise de la dette qui affecterait plus particulièrement des Etats ayant beaucoup profité de la faiblesse des taux d’intérêt pour emprunter massivement, tels que la France, par exemple.