Francken (N-VA) dit “non” au retour des enfants des camps de l’EI, De Croo (Open Vld) lui répond fermement

La figure de proue de la N-VA, Theo Francken, critique vivement la décision du gouvernement, dans les affaires courantes, de récupérer les enfants des combattants de l’EI. Mais le vice-Premier ministre Alexander De Croo (Open Vld) est venu défendre la décision sur Radio 1 : Il s’agit de six orphelins. M. Francken lui-même dit qu’il n’a pas d’informations, donc c’est difficile de réagir. »

Theo Francken (N-VA), l’ancien Secrétaire d’Etat à l’Asile et à l’Immigration, figure clairement en tête de liste. Renforcé par un bon résultat électoral, il a une une nouvelle fois aiguisé la ligne de son parti. Car dans toute une série de tweets et une interview à la radio crépitante, Francken y a mis la touche finale : récupérer des enfants de l’EI des camps de réfugiés de guerre au Kurdistan est une idée qu’il qu’il juge inacceptable.

La Belgique envisage de récupérer six orphelins mineurs et une fille qui vient d’avoir 18 ans mais qui a été enlevée par l’EI à l’âge de 12 ans. Cela ne fait pas de la Belgique le premier pays à mettre en place une telle opération en Syrie : la France et les Pays-Bas en ont déjà fait de même auparavant. C’est le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders (MR), qui a soudainement donné le feu vert en interne à ce projet et qui a également commencé à communiquer à l’extérieur. Il s’agit, bien sûr, des ambitions personnelles du libéral francophone : Reynders veut devenir Président du Conseil de l’Europe, l’organe qui doit défendre les droits de l’homme en Europe.

« C’est une cicatrice qui guérit mal »

(Traduction du tweet : « L’ultime gouvernement minoritaire de tous les partis perdants veut récupérer tous les enfants de l’EI. En tant que pédagogue, je dis non non non. Leurs parents ne sont plus des compatriotes. »)

Francken n’est pas satisfait et réagit très durement contre ses anciens partenaires de coalition. Cependant, la N-VA a déjà approuvé une telle opération de retour au sein du gouvernement: « Mais maintenant, la situation est différente. Parce qu’un certain nombre d’affaires judiciaires sont en cours depuis lors. Nous avons été condamnés à une amende de 5 000 euros par jour et nous risquons de perdre cette affaire en Europe. Et puis nous sommes obligés de ramner ces mères aussi. Si ces mères doivent aussi venir, je dis « non », a dit Francken sur Radio 1.

Francken parle durement : « J’ai parlé à des gens de ma province, ce qui s’est passé ici avec les attaques, ce n’est pas une mince affaire, c’est une cicatrice dans le Brabant flamand qui guérit très mal. (…) La nationalité belge aurait dû être retirée depuis longtemps. Beaucoup de ces enfants ne sont pas encore enregistrés, ils ne sont pas encore Belges. »

Francken souligne qu’il y a suffisamment de problèmes dans son propre pays. « Nous avons plus de 500 enfants en famille d’accueil ici en Belgique, autant de défis pour les enfants en situation parentale problématique. Ces enfants ont aussi besoin d’attention ici. Beaucoup d’enfants dans ces camps ne sont même pas Belges, ça ne devrait pas être notre priorité. »

« Il dit lui-même qu’il n’a pas d’information, alors il est difficile de réagir »

Alexander De Croo (Open Vld)
Alexander De Croo (Open Vld)

Immédiatement après, le vice-Premier ministre Alexander De Croo (Open Vld) a réagi également à la radio. « J’entends M. Francken répondre, mais il dit lui-même qu’il n’a aucune information. Alors c’est difficile de réagir ».

« Nous avons utilisé toutes les informations des services de renseignement, il y a eu beaucoup de consultations internationales. Nous voyons que les enfants dans ces camps sont tous seuls, il s’agit d’orphelins. Qu’ils sont souvent dans des conditions de santé particulièrement mauvaises. Mais ce sont des enfants nés dans notre pays. Il s’agit de deux enfants de moins de dix ans, de quatre enfants plus âgés, de dix et quatorze ans. Pour chacun de ces enfants, il y a eu une évaluation très complète. » Outre les mineurs, une adulte aurait également été enlevée à l’âge de 12 ans et serait tombée aux mains de l’EI.

Le gouvernement belge, un gouvernement minoritaire actuellement en instance, n’a plus de projet. Les enfants qui ont encore des parents qui se sont battus pour l’EI, ne reviendront pas. Plusieurs d’entre eux seraient en mauvaise santé, mais les parents refusent de les laisser partir. Le gouvernement belge n’insiste pas. D’ailleurs, les autorités kurdes, qui gèrent les camps, veulent aussi que les parents reviennent avec eux. Mais c’est ce que le gouvernement refuse de faire.

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