Euro affaibli ? Un pays s’apprête à postuler pour entrer dans l’union monétaire

La Croatie s’apprête à solliciter formellement la possibilité d’entamer les démarches pour entrer dans la zone euro, rapporte Bloomberg. Deux autres pays cherchent également à rejoindre l’union monétaire européenne.

Le gouverneur de la banque centrale croate, Boris Vujcic (notre photo ci-dessous), a récemment déclaré au cours d’une conférence à Vienne qu’il allait adresser un courrier dans les tout prochains mois pour solliciter l’entrée du pays dans « la salle d’attente de l’euro ».

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La kuna, la monnaie croate, est déjà rattachée à l’euro

Ce mécanisme, dont le véritable nom est ERM-2, a pour objectif de stabiliser le cours de la monnaie, en attendant l’adoption de l’euro, si le pays candidat satisfait aux critères de convergence. La kuna, la monnaie croate, est déjà ancrée à l’euro, ce qui devrait faciliter le passage de cette étape. Mais avant de rejoindre ce mécanisme, l’ex-république yougoslave, qui satisfait déjà les critères de Maastricht, devra adopter la législation bancaire qui la fera entrer dans l’union bancaire européenne. 

La Croatie est le dernier pays à avoir rejoint l’Union européenne en 2013, et c’est aussi le plus petit Etat-membre hors de la zone euro, avec une population de 4,2 millions d’habitants. Selon le gouverneur de la banque centrale croate, l’économie croate est fortement intégrée à celle de la zone euro. 60 % des échanges du commerciaux du pays sont effectués avec des pays membres de la zone, et ces derniers assurent 70 % des recettes du tourisme. La plus grande partie du système bancaire croate est constitué de banques ayant leur siège dans la zone euro, et 70 % de l’épargne croate est exprimée en euros. Il serait de ce fait logique que la Croatie adopte la monnaie unique. D’après lui, les bénéfices que le pays pourait tirer de cette adhésion dépassent largement les riques. 

Le gouverneur assure que son pays a déjà fait de gros efforts, en particulier pour réduire son endettement, qui est passé de 86 % du PIB en 2014 à 70 %. Cette année, la croissance de la Croatie devrait s’établir à 2,7 %, et comme les autres pays européens, l’ex-république yougoslave subit les tensios commerciales internationales, et pourrait être affectée par les ralentissements de la Chine et de l’Italie, d’autant que cette dernière est l’un de ses deux plus gros partenaires commerciaux. 

La Croatie n’est pas la seule à postuler pour l’adoption de l’euro. La Roumanie et la Bulgarie ont aussi fait part de leur désir d’entamer les démarches pour l’entrée dans la monnaie unique. Au mois de juillet dernier, les ministres des Finances de la zone euro ont donné leur feu vert pour que la Bulgarie intègre l’Union bancaire, un premier pas vers son entrée dans la zone euro. 

En pratique, tous les Etats membres de l’Union Européenne sont juridiquement tenus d’adhérer à la monnaie unique. Mais le Danemark, comme le Royaume-Uni, bénéficie d’une dérogation, et a pu conserver la couronne danoise. Outre la Croatie, la Roumanie et la Bulgarie, 3 autres pays sont tenus d’adopter l’euro : la Hongrie, la Pologne, et la Suède. Cette dernière ne souhaite pas y entrer. 

Depuis l’entrée de la Lituanie, le dernier pays à l’avoir rejointe en 2015, l’UE compte 19 membres.

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