Voici venir la “viande”

Si, dans les pays développés, de plus en plus de personnes choisissent de diminuer leur consommation de viande (pour des raisons de santé, de préservation de l’environnement et du bien-être animal), la consommation de viande à l’échelle mondiale continue d’augmenter.

Elle augmente dans les pays qui se développent comme la Chine ou le Brésil, ainsi qu’aux Etats-Unis, le plus gros consommateur de bœuf au monde. Par contre, les Européens mangent moins de viande qu’avant, et la consommation a diminué en France, au Royaume-Uni, en Allemagne, en Italie ou encore en Suède… Les mentalités évoluent, et on observe une véritable prise de conscience des effets néfastes de la consommation de viande sur la santé et sur l’environnement.

La gamme des substituts de viande s’élargit rapidement

En France, si les végétariens et les végétaliens ne représentent qu’une minorité de la population, les rangs des fléxitariens grossissent. Le fléxitarisme, c’est le camp de ceux qui sont pour une consommation raisonnée de protéines animales : manger moins de viande sans l’abandonner complètement.

Parallèlement, l’industrie des substituts de viande se développe rapidement. Ceux-ci peuvent être divisés en deux catégories : les substituts à base de plantes et ceux à base de cellules animales de laboratoire.

Parmi les substituts de viande composés principalement de plantes, outre le seitan et autre bacon de soja, on peut citer deux steaks végétaux en plein essor aux Etats-Unis, créés par deux startups californiennes :

– Le Beyond Burger est fabriqué, entre autres, à partir de protéines de pois, de fécule de pomme de terre et de betterave (pour la couleur). Il connaît un succès fulgurant outre-Atlantique où il a débarqué en 2016 et il commence à arriver en Europe avec un prélancement l’été dernier.

– L’Impossible Burger qui a réussi à reproduire de l’hème dans ses burgers, mais sans origine animale – l’hème, c’est le composé qui donne son goût et sa texture à la viande.

Les investisseurs ont beaucoup d’appétit pour ces pseudo-viandes

L’autre option pour consommer de la viande sans aucun de ses inconvénients, c’est la viande cultivée en laboratoire à partir de cellules animales. Ces burgers in vitro sont conçus sans souffrance animale et sans gaspillage des ressources, mais ils ne sont pas encore disponibles sur le marché. Certaines questions sont pour l’instant sans réponses : comment cette viande synthétique sera réglementée, comment passer à une production à grande échelle, quel sera l’impact environnemental du processus de production, etc.

Du côté des investisseurs, les « viandes durables » séduisent. Voyez plutôt la liste des personnalités et entreprises qui ont déjà investi : Bill Gates, Leonardo DiCaprio, le premier exportateur de bœuf américain Tyson Foods, les cofondateurs de Twitter Biz Stone et Evan Williams, le patron de Virgin Richard Branson, le cofondateur de Google Serguei Brin, la première fortune de Hong-Kong Li Ka-shing…

Enfin, du côté des consommateurs, la demande pour les substituts de viande augmente. Aux Etats-Unis, les ventes de viandes végétales ont augmenté de 30% entre avril 2017 et avril 2018 selon l’institut Nielsen, et les substituts de viande animale représentent un marché de plus en plus important.

Cette popularité est-elle un simple effet de mode ou reflète-t-elle un changement plus profond de notre attitude par rapport à la viande ? Réponse dans quelques années

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