L’ère de la super ville est arrivée

Le monde entre dans l’ère des super-villes, et cette évolution est la plus évidente en Afrique subsaharienne, où, selon les chiffres des Nations Unies, le nombre de citadins atteindra 1,3 milliard d’ici 2050. 

Lagos (photo ci-dessous), la capitale du Nigéria, en est un bon exemple. En 2000, 7,2 millions de personnes y vivaient, une ville comparable aux agglomérations américaines telles que Philadelphie et Chicago. D’ici 2030, selon les Nations Unies, elle rassemblera 24 millions de personnes et formera une ville aussi grande que les métropoles de New York et de Londres… cumulées.

L’urbanisation rapide – et tout ce qui l’accompagne : opportunités économiques, problèmes sociaux et pollution environnementale – touche tous les coins du monde. En 1975, 750 millions de personnes vivaient dans des villes, la plupart en Europe ou en Amérique du Nord. Jusqu’en 2008, la majorité de la population mondiale vivait dans des zones rurales.


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L’urbanisation africaine ne fait que commencer

Aujourd’hui, 55 % de la population mondiale (4,3 milliards d’habitants) vit dans les villes. En 2050, ils seront 68 % (6,6 milliards de personnes).

Entre 1950 et 2000, 1 milliard de citadins se sont ajoutés à la population des villes d’Asie, et depuis lors, 900 autres millions. L’Asie abrite aujourd’hui plus de la moitié de la population urbaine mondiale. Le continent compte 17 des 31 mégapoles mondiales de plus de 10 millions d’habitants.

L’urbanisation africaine ne fait que commencer. Il y a dix ans, le continent comptait deux fois moins de citadins que l’Europe. Dans dix ans, il y en aura plus, et dans vingt ans, deux fois plus.


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L’Afrique est l’événement le plus important de ce siècle

Le politicien français Jean-Louis Borloo, maire de la ville française de Valenciennes pendant 20 ans et également ministre dans divers gouvernements français, qualifie donc l’Afrique d’événement le plus important de ce siècle.

« Un continent qui est passé de 250 millions d’habitants au moment des indépendances à 1,2 milliard aujourd’hui. Qui dans 30 ans, sera à 2,5 milliards d’habitants. Est-ce que vous imaginez ce que ça représente ? 25 % de l’humanité, 40 % des moins de 20 ans »

Le Nigeria

Prenons le Nigéria, par exemple, où la population croît à un rythme rapide et où les gens se déplacent constamment vers la ville. D’ici 2050, elle aura dépassé les États-Unis pour devenir le pays le plus peuplé du monde derrière l’Inde et la Chine. Aujourd’hui, 8 fois plus de Nigérians vivent dans les villes qu’en 1975. Les 5 plus grandes villes du pays continueront à croître à peu près au même rythme, ce qui signifie que d’ici 2030, elles devront accueillir plus de 70% de personnes de plus qu’aujourd’hui.


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La naissance de la super-ville …

L’urbanisation est également à la base de la naissance de la super-ville. En 1975, seules les agglomérations de Tokyo, New York et Mexico comptaient plus de 10 millions d’habitants. Aujourd’hui, il y a 31 supervilles et, selon les Nations Unies, il y en aura 10 autres d’ici 2030. Toutes ces nouvelles villes seront situées en Afrique ou en Asie, à l’exception de Bogota en Colombie.

Paris, Moscou et Los Angeles figurent dans la liste des plus grandes villes du monde. Aujourd’hui, la capitale française se situe au 25ème rang, la russe à la 22ème, et Los Angeles au 21ème rang.

… et la mégapole

Certaines personnes pensent entre-temps que le terme « mégapole » nécessite une nouvelle définition, car d’ici 2030, il y aura 14 villes sur la planète où vivront 20 millions de personnes ou plus, dont Lagos et Kinshasa en République démocratique du Congo.

Les défis sont énormes. Les villes peuvent être un puissant moteur de croissance économique en créant des emplois, en réduisant les coûts de transport et en favorisant la concurrence et la coopération. Mais cela a souvent d’énormes conséquences sur l’environnement et le logement.


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La ville tire le meilleur parti des gens

Dans son livre Triumph of the City, l’auteur Edward Glaeser explique comment les villes tirent le meilleur parti de leurs habitants. Les villes densément peuplées sont plus créatives, plus excitantes et moins polluantes que la banlieue américaine moyenne, victime d’un trafic routier important. Les villes sont des passeports pour sortir de la pauvreté, elles attirent les pauvres plutôt qu’elles ne les créent. Les villes sont également le lieu où les gens sont les plus créatifs sur le plan artistique et technologique.

Glaeser conclut que vivre dans une mégapole n’est pas nécessairement un enfer. Au contraire, Tokyo, Séoul et Shanghai prouvent que les mégapoles peuvent être tout à fait vivables. Pour beaucoup d’entre nous, la mégapole sera notre destin. Le but de l’humanité doit être de gérer ce destin, plutôt que de le subir.

Paris en 2100

Remarquable : dans le top 50 des plus grandes villes en 2100, il y en a exactement cinq de l’Ouest : New York (22e position – 30 millions d’habitants), Mexico (34e – 22 millions), Los Angeles (40e – 20 millions) ), Rio de Janeiro (41e – 19,8 millions) et Sao Paolo (44e – 19,1 millions). La première ville européenne sera Paris, avec 11,8 millions d’habitants, ce qui lui vaudra… la 67e place.


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