En Turquie, un village de 700 châteaux inachevés révélateur de la crise que traverse le pays

En Turquie se trouve une étrange ville fantôme de centaines de châteaux inachevés, fruit de la récession économique. A Burj Al Babas, plus de 700 villas individuelles chacune décorée d’une ornementation gothique identique sont tout bonnement vides. Dans ce pays, la crise économique a mis à genoux le développement immobilier florissant, rapporte le site Fast Company.

Cette situation rappelle les rangées de pavillons saisis à Las Vegas ou encore les nombreux projets de logements tentaculaires en Espagne, vides pendant des années.

Ralentissement économique

Au cours des dernières années, la Turquie a connu une énorme croissance économique, stimulée par le boom immobilier et par de grands projets d’infrastructure. Toutefois, en 2018, le pays a connu un ralentissement économique. Ce dernier a été marqué par un ralentissement du marché immobilier, la montée en flèche de l’inflation et l’agitation politique. Tout comme aux Etats-Unis, en Espagne et  dans d’autres pays en crise au cours de la dernière décennie, les projets de construction à l’arrêt sont devenus des emblèmes visuels du ralentissement économique général.

La Turquie a aussi son icône de la crise économique : Burj Al Babas. Burj Al Babas est un complexe immobilier  de plus de 700 villas de style gothique. Ces villas disposent chacune d’un terrain de 325 mètres carrés. Cependant, ce projet est en panne, explique le média. Les villas-châteaux, d’un montant entre 300.000 et 500.000 dollars, étaient destinées à des investisseurs étrangers.

Blocage

Ce projet de 203 millions de dollars (178 millions d’euros) est en cours depuis quelques années. Dans le pays, plusieurs développements immobiliers sont dans la même impasse.

A travers le pays, on trouve plusieurs projets de logements inachevés. Ceux-ci témoignent des difficultés du secteur de la construction et de l’économie en général. Sous le règne de Recep Tayyip Erdogan, le secteur de la construction a été le moteur de l’économie. Erdogan surveille d’ailleurs la croissance de ce secteur. Depuis son arrivée au pouvoir en 2003, cette croissance est généralement au-dessus de la moyenne mondiale. Ce secteur s’est contracté de 5,3% au troisième trimestre 2018.

« Trois entreprises sur quatre du secteur de la construction cherche à se protéger de la faillite », explique Alper Duman, professeur associé à l’Université d’économie d’Izmir.

Le complexe immobilier de Burj Al Babas est composé de villas mélangeant de manière étrange le style résidentiel avec une architecture gothique de contes de fées.

« Il s’agit d’une histoire courante. Un secteur de la construction stimulé par les investissements étrangers est bloqué par un ralentissement inévitable. Reste à savoir si ce ralentissement va provoquer des bouleversements politiques en Turquie comme récemment dans les autres pays lors de l’après-récession », conclut Fast Company.

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