En Bulgarie, la mafia règne

La Bulgarie est membre de l’UE depuis 2007, mais le pays est toujours régi par un certain nombre de personnalités douteuses, selon une étude menée par le magazine allemand Der SpiegelLe meilleur exemple est le “Wonderboy de la politique” Delyan Peevski (en photo), qui selon ses détracteurs, est un magnat rusé et un complice de la mafia. Âgé de 35 ans, Peevski est un bon exemple de la culture politique qui domine en Bulgarie depuis la chute du régime communiste en 1990. Alors qu’il n’avait que 21 ans et qu’il était sans qualification, Peevski a obtenu un emploi au ministère des Transports grâce à sa mère. Non pas parce que sa mère travaillait au gouvernement, mais en raison de ses bonnes relations avec les politiciens bulgares qui lui ont permis de développer un empire médiatique après avoir été pendant longtemps directrice de la Loterie nationale bulgare.Selon Der Spiegel, cet emploi d’assistant parlementaire auprès du ministre des Transports a permis à Peevski de prendre le contrôle du grand port de Varna, sur la mer Noire. Quatre ans plus tard, alors qu’il était encore inscrit comme étudiant en droit, Peevski a bénéficié d’une promotion et est devenu vice-ministre en charge des catastrophes et des situations d’urgence. Cette fonction lui a surtout permis de s’enrichir, et d’enrichir ses amis de la Mafia, écrit l’hebdomadaire allemand. En effet, il pouvait distribuer les marchés publics à des entreprises de construction de son choix.D’après Der Speigel, Peevski est devenu “la personnification du système clientéliste”. Sa mère l’a aidé à acquérir certains journaux, dont les éditeurs ont depuis révélé que Peevski leur avait indiqué personnellement quels politiciens ils devaient protéger des attaques. Un ancien partenaire d’affaires appelle Peevski “un instrument de la mafia” et “la partie visible d’un immense iceberg de corruption”.Qu’attend l’Union européenne pour enfin lancer une enquête sur les pratiques de corruption?