easyJet prend les premières mesures contre le “syndrome aérotoxique”

La compagnie britannique low-cost easyJet vient de prendre une première mesure contre ce que l’on appelle le « syndrome aérotoxique », un phénomène décrit comme une conséquence à long terme de l’exposition à l’air contaminé des cabines des avions.

Le phénomène n’est pas reconnu en médecine, mais il pourrait être provoqué par la présence des toxines provenant de l’huile moteur de l’avion, qui pourrait polluer l’air utilisé pour ventiler les cabines.

Le syndrome a été nié pendant longtemps par les compagnies aériennes, mais il serait responsable de la mort d’un certain nombre de pilotes et de membres d’équipage. En outre, des centaines d’incidents au cours desquels des pilotes sont tombés malades, parfois alors même qu’ils se trouvaient aux commandes de l’appareil, ont été rapportés. Les enfants et les voyageurs fréquents pourraient aussi en souffrir.

Un nouveau système de filtre à air pour prévenir le « syndrome aérotoxique »

easyJet s’inquiète tellement au sujet des effets secondaires possibles du « syndrome aérotoxique », qu’une entreprise a été chargée de développer un nouveau système de filtration d’air pour la cabine, qui pourrait être installé dans les avions de la compagnie à partir de 2018.

La sécurité sociale britannique, la NHS, semble également prendre ce syndrome au sérieux. Désormais, elle redirige les victimes du syndrome vers une section spéciale de la clinique Saint Thomas de Londres. Selon l’autorité de l’aviation britannique Civil Aviation Authority, des preuves solides démontrent que certains passagers ont développé des symptômes aigus en raison de l’air pollué dans les avions.

Entre juin 2014 et met 2015, 292 incidents d’air contaminé dans la cabine ont été rapportés au cours de vols au Royaume-Uni. Dans 96 d’entre eux, on a même indiqué que des passagers étaient tombés malades.

En octobre de l’année dernière, un Airbus a 380 qui faisait la liaison Londres/San Francisco a été dévié vers Vancouver, au Canada, après que des membres de son équipage étaient tombés malades peu après le décollage, et avaient souffert de vomissements. Le capitaine a mentionné dans son rapport « une fumée toxique » qui était entrée dans la cabine.

2 membres de l’équipage de British Airways seraient décédés ces dernières années des suites du « syndrome aérotoxique », même si cela n’a pas été admis. Selon les autorités aéronautiques, les toxines peuvent temporairement causer des problèmes, mais les risques pour les passagers et l’équipage ne sont pas démontrés.