Un panorama politique de plus en plus troublant : les partis centristes européens sont en train de disparaître

Les partis centristes européens sont progressivement éliminés par les partis politiques aux extrêmes. Dans la région italienne de l’Ombrie, les élections régionales ont été remportées le week-end dernier par le parti anti-immigration Lega, dirigé par l’ancien ministre de l’intérieur Matteo Salvini. Dans le Land allemand de Thuringe, le parti d’extrême droite Alternative für Deutschland obtient maintenant de meilleurs résultats que la CDU de Merkel.

Le candidat de Lega a remporté pas moins de 57,5 % des suffrages en Ombrie. Contre 37,6 % pour le candidat du Movimento Cinque Stelle (M5S) et le Partito Democratico (PD). Mais c’est principalement le M5S qui est affaibli. En 18 mois, le mouvement – autrefois considéré comme un moteur du changement – a perdu plus des deux tiers de son électorat. C’est la première fois en cinquante ans que le centre-gauche perd le contrôle de l’Ombrie. Selon Salvini, la victoire de la Lega prouve que le gouvernement actuel du M5S et du PD ne peut pas représenter l’Italie et que des élections anticipées sont nécessaires.

Dans l’État allemand de Thuringe, qui faisait autrefois partie de la RDA communiste, ce n’est pas l’extrême droite qui a gagné, mais l’extrême gauche. Die Linke a remporté 31 % (un gain de 3 %) des voix. Mais la surprise est encore venue du parti d’extrême droite Alternative für Deutschland. Avec 24 % (+ 12 %) des voix, il devient le deuxième parti du pays. La CDU d’Angela Merkel a dû se contenter de 22 % (-11 %). Un Thuringien sur deux vote maintenant pour un parti extrémiste. Tous les partis politiques ont exclu à l’avance une coalition avec l’AfD.

Dans les deux pays, ces résultats ne sont pas de bon augure pour les coalitions au pouvoir à Rome et à Berlin, respectivement. Nous attendons maintenant avec impatience l’Espagne, où le quatrième tour de scrutin en 4 ans aura lieu le 11 novembre.

La France est-elle la réponse ?

Dans le journal Le Soir, Béatrice Delvaux met en garde contre un panorama politique européen de plus en plus préoccupant. Selon la journaliste, la percée continue des partis extrémistes va de pair avec une paralysie, voire même un effondrement des pouvoirs démocratiques existants. Le Royaume-Uni, par exemple, est pris au piège dans un Brexit sans fin, tandis que l’Europe n’est pas en mesure de former une nouvelle Commission européenne dans les délais impartis. En Allemagne, la grande coalition de Merkel menace de s’effondrer. La Belgique se débrouille depuis presque un an avec un gouvernement des affaires courantes. Quel projet pour lutter contre ces impulsions électorales fatales? Beaucoup regardent ce que Macron a réalisé en France. Mais d’autres sont heureux que les élections présidentielles françaises soient encore loin. Ils redoutent que le barrage français cède lui aussi.

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