Deutsche, Danske, Goldman Sachs … les scandales ne s’arrêtent plus

Ceux qui avaient espéré que la crise financière entraînerait un comportement légèrement plus éthique dans le monde bancaire en sont pour leurs frais.

En Allemagne, le ministère public a effectué des perquisitions jeudi au siège et dans plusieurs bureaux régionaux de la Deutsche Bank. Celles-ci ont été réalisées dans le cadre de l’enquête sur les Panama Papers. La Deutsche Bank est suspectée d’avoir blanchi de grosses sommes d’argent sale dans ce dossier. Le 20 novembre, le Wall Street Journal écrivait que Deutsche Bank avait effectué pour 132 milliards d’euros de transactions potentiellement suspectes liées au blanchiment de capitaux de Danske Bank, la plus grande banque du Danemark.

Deutsche, Danske et ING

Selon un porte-parole de Deutsche Bank, la banque aurait traité des paiements pour la banque Danske en Estonie. Cette coopération aurait pris fin lorsque Deutsche Bank a découvert des agissements suspects. Des milliards d’euros auraient ainsi été transférés entre 2007 et 2015 via la filiale estonienne de Danske Bank. Ces montants incluraient de l’argent sale provenant de la Russie. 

Néanmoins, Deutsche Bank et Danske Bank ne sont pas les seules banques incriminées dans les scandales. En septembre, la banque néerlandaise ING est parvenue à un accord avec le ministère public néerlandais dans le cadre d’une enquête sur son implication dans une affaire de blanchiment d’argent. La banque a accepté de payer une amende de 675 millions d’euros et un remboursement des 100 millions d’euros qu’ING avait gagnés sur ses activités. 

Goldman Sachs

De plus, la banque d’ investissement américaine Goldman Sachs doit payer une amende de 5,9 millions d’euros parce qu’elle s’est rendue coupable de pratiques commerciales illégales en Corée du Sud. C’est la plus haute amende jamais infligée par le chien de garde financier sud-coréen. Goldman est coupable de « short selling » (vente à découvert) « naked », une pratique consistant à échanger des actions que l’on ne détient pas. Celle-ci est interdite dans plusieurs pays, y compris en Corée du Sud.

Ce n’est que l’un des nombreux scandales en Asie dans lesquels la banque d’investissement américaine est impliquée. En Malaisie, la banque se serait rendue coupable d’avoir vendu des obligations volées par l’ancien Premier ministre de Malaisie et son entourage auprès du Fonds d’État 1MDB (1Malaysia Development Berhad). L’ancien président de la branche asiatique de Goldman a déjà plaidé coupable sur les chefs d’accusation de corruption et de blanchiment d’argent.

Le modeste banquier qui fait le travail de Dieu

Le magazine Rolling Stone a écrit en 2009 un rapport dévastateur  sur l’influence de Goldman Sachs sur l’économie mondiale et a ensuite qualifié la banque de « gigantesque pieuvre qui enveloppe ses tentacules autour du visage de l’humanité et aspire impitoyablement le sang de tout ce qui sent l’argent » Mais apparemment, les choses n’ont pas beaucoup changé depuis.

Lloyd Blankfein, qui, jusqu’en septembre de cette année, occupait les postes de CEO de Goldman Sachs et de président de la banque, aimait bien rire avec les critiques que sa banque devait ensuite subir. Selon lui, il n’était « qu’un modeste banquier qui fait le travail de Dieu« .

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