Des sous-marins colombiens faits maison transportent la cocaïne vers les États-Unis

Les trafiquants de droguecolombiens disposent d’un large éventail de canaux au sein demangroves humides bordant les rivières qui rejoignent l’océan lelong de la côté pacifique colombienne. Ces 25 dernières années,les contrebandiers ont dissimulé leurs opérations de fabricationsous les arbres de ces marais maritimes au milieu de la jungle. Ilsn’y fabriquent pas des laboratoires de drogues, mais bien dessous-marins faits maison pour approvisionner les États-Unis encocaïne sans être repérés.

Selon plusieurs sources,jusqu’à un tiers de la production de cocaïne colombienne seraitexportée vers les États-Unis dans des sous-marins. Pour lesautorités américaines, l’interception des opérations de cessous-marins illégaux est une tâche complexe. Toutefois, ledépartement américain de la Sécurité intérieure développe des technologies qui devraient permettre de détecter plus facilement lestrafics.

Mangroves

Les mangroves situées lelong de l’océan Pacifique sur la côte colombienne sont unendroit idéal pour la fabrication de ces sous-marins illégaux. Lesarbres et les plantes offrent une couverture parfaitepour contrer l’activité des satellites américains qui balaient lazone avec leurs caméras.

Ces sous-marins peuventmesurer jusqu’à 30 mètres de long. Ils sont généralement construits enbois, en fibre de verre et en kevlar pour éviter la détection desradars. Ils sont capables de transporter jusqu’à 8 tonnes demarchandises. Une telle cargaison de cocaïne a une valeur marchandede près de 200 millions de dollars. L’été dernier, les autoritéscolombiennes ont même intercepté un sous-marin électrique.

Le coût d’un tel enginest d’environ 2 millions de dollars. Parfois, les sous-marins sontéquipés de tubas, de radars et de compartiments climatisés pour aumoins un capitaine, un navigateur et un gardien. Certains sous-marinsont des coques à double paroi et et des périscopes afin depouvoir être submergés plus profondément. Toutefois, la majoritéde ces appareils se déplacent juste sous la surface de l’océan etleur peinture bleu-gris semblable à la couleur de la mer leur permetde se camoufler. Afin de ne pas apparaître sur lesrepérages thermiques, certains possèdent des boucliers thermiquesplombés et des systèmes d’échappement placés dans la partieinférieure de sorte que les émissions du moteur peuvent refroidiravant de remonter à la surface.

Transpondeurs

Les trafiquants utilisent également des sous-marins équipés d’un moteur électrique,ce qui permet un transport plus silencieux et rend leur repérageencore plus compliqué. Selon les estimations de la Drug EnforcementAdministration (DEA), la Colombie a produit 910tonnes de cocaïne en 2016, soit une hausse de 32% par rapport àl’année précédente. Un tiers de ce volume serait acheminé aux États-Unis via des sous-marins.

Selon l’amiral Kurt Tidd,commandant du US Southern Command, les États-Unis n’interceptent que25% des sous-marins remplis de drogue. Selon le départementaméricain de la Sécurité intérieure, l’objectif n’est passeulement de repérer les sous-marins, il faut également dupersonnel capable de les attraper. « Il faut souvent un systèmeradar aéroporté pour les détecter », explique unporte-parole de la Sécurité intérieure. Les douanes américainesont environ une douzaine de radars, mais la zone à couvrir estvaste, plus grande que l’ensemble des États-Unis.

Les sous-marins tirentderrière eux la drogue dans des vaisseaux sans pilote équipés detranspondeurs, à plusieurs mètres sous la surface de l’eau. Lorsqu’ils se rendent compte qu’ils ont été découverts, ilscoulent le navire bourré de cocaïne. Plus tard, un groupe sechargera de retrouver le conteneur grâce à des émetteurs pourpouvoir reprendre le stock et le livrer.

Selon le département dela Sécurité intérieure des États-Unis, de nouvelles technologiesseraient en cours de développement pour contrer l’activitésous-marine des gangs de la drogue. Les responsables du ministèreont expliqué qu’ils ne pouvaient pas fournir de plus amples informationssur leurs nouveaux dispositifs. Cependant, il serait plus faciled’écouter les canaux de communication des trafiquants de drogue.

Les porte-paroles ont expliqué qu’ils n’avaient aucune illusion et qu’ils étaient convaincusque les contrebandiers finiraient par trouver une réponse pour contrecarrer les dernièrestechniques de recherche. Selon les autorités américaines, cetteaccumulation technologique pourrait se poursuivre indéfiniment.

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