Davos : le cirque annuel est terminé. Voici les thèmes les plus importants

49ème édition du Forum économique mondial vient de s’achever à Davos, en Suisse . Les 3 000 CEO, milliardaires, politiciens et leurs familles rentrent chez eux. Tout comme les 1 500 jets privés qui se sont fait remarquer à l’aéroport de Davos-Klosters ces derniers jours.

Deux invités de marque de l’édition précédente ont brillé par leur absence. Le président des États-Unis , Donald Trump, et son homologue français, Emmanuel Macron, ont dû renoncer à y participer au dernier moment. Tous deux ont dû concentrer leur attention sur leurs problèmes domestiques.

Le thème de cette année était « Mondialisation 4.0». Terme quelque peu regrettable en raison de la focalisation actuelle sur l’anti-mondialisation. Un nombre toujours croissant de pays semblent maintenant se replier sur eux-mêmes. De plus, le populisme n’était pas un thème nouveau cette année pour « l’événement de réseautage le plus cher du monde ». À la différence que le populisme n’est maintenant plus un phénomène marginal, mais est maintenant devenu courant. Le Brésil, l’Italie et le Mexique en sont les exemples les plus récents. Mais ce populisme s’accompagne d’une polarisation du paysage politique. Dans de nombreux cas, cela conduit à une paralysie de la mise en œuvre des politiques.

Davos - debates
World Economic Forum / Christian Clavadetscher

Davos 2019 en 5 sujets

1. La fin d’un ordre mondial basé sur le multilatéralisme

En d’autres termes, la fin de la coopération entre les États. Dans ce contexte, certains pensent que le multilatéralisme doit être remplacé par le multipartisme (« multistakeholderism »). Un terme un peu difficile qui désigne tous les acteurs non gouvernementaux. Ce dernier groupe d’acteurs (entreprises, citoyens, ONG,…) doit s’efforcer de poursuivre le consensus d’après-guerre qui a donné naissance à la plus grande classe moyenne de l’histoire de la planète.

2. La voix populiste, qui représente la résistance du « peuple », mais aussi l’appauvrissement du même peuple

Le référendum  sur le Brexit au Royaume-Uni est probablement le meilleur exemple de la destruction par la génération actuelle de travail et des réalisations des générations précédentes. Par exemple, dans la ville de Sunderland, une large majorité a voté pour un départ de l’Union européenne. Cela malgré le fait que le Japonais Nissan est l’un des plus gros employeurs. Il quittera probablement la ville après le Brexit. Mais de manière encore plus remarquable, il apparait que Sunderland voterait à nouveau pour le Brexit aujourd’hui, selon les sondages. 

L’emploi n’a donc que peu d’importance. La même situation se produit en Italie. Là-bas, la coalition des populistes de gauche et de droite prend peu d’initiatives économiques. Mais cette coalition conserve le soutien de la population. En fin de compte, faire de la politique est devenu plus important que l’économie .

3. Le risque d’une véritable collision entre la Chine et les États-Unis

Non seulement au niveau commercial, mais aussi sur le plan technologique . Bien qu’il y ait un cessez-le-feu temporaire, la plupart des personnes présentes à Davos restent sur leurs gardes. Quelqu’un a comparé le monde avec les passagers d’un avion piloté par un pilote chinois et un pilote américain, qui se disputent constamment pendant le vol.

4. La crainte des conséquences du ralentissement en Chine

Ce ralentissement de la croissance a déjà contraint un certain nombre d’entreprises à revoir à la baisse leurs prévisions de chiffre d’affaires ou à procéder à des licenciements. Si la confiance dans la robustesse de l’économie américaine reste élevée, on redoute que les conséquences du ralentissement en Chine ne soient amplifiées par des facteurs géopolitiques.

5. La peur des licenciements collectifs dus à l’intelligence artificielle (IA)

L’intelligence artificielle (IA) semble maintenant se rapprocher plus vite que prévu. Cependant, on pense qu’en fin de compte, plus d’emplois seront créés que détruits, mais que le laps de temps entre les deux sera plus long qu’on ne l’espérait. De même, la plupart des pays ne sont pas suffisamment préparés au développement de programmes permettant de recycler la population afin de lui permettre de pouvoir occuper de nouveaux emplois, souvent totalement différents. Songez à l’annonce récente de licenciement chez Proximus, où l’on a planifié 1 950 licenciements, et 1 250 recrutements effectués. Mais seule une petite fraction des 1 950 personnes en risque de perdre leur emploi est éligible à l’un de ces 1 250 nouveaux postes.

World Economic Forum
World Economic Forum / Sandra Blaser
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