Le Costa Rica est le pays en tête du Happy Planet Index, qui calcule le « bonheur durable » des pays. Voilà pourquoi c’est le pays le plus écolo et le plus heureux du monde.
Il existe une multitude de classements s’intéressant à différents critères: les pays les plus pauvres, les pays les plus riches, les plus dangereux, les plus sûrs, ceux où les habitants sont les plus heureux. Mais avez-vous déjà entendu parler du Happy Planet Index, ou « Indice de la planète heureuse »?
Cet indicateur économique, crée par la New Economics Foundation, un think thank britannique, se base sur quatre critères pour calculer le « bonheur durable » des populations: l’empreinte écologique, l’espérance de vie, le degré d’inégalité des revenus et le taux de satisfaction de la population (voir le calcul ci-contre). Ce classement a été publié pour la première fois en 2006, puis en 2009, en 2012 puis enfin une dernière fois en 2016, en attendant sa prochaine édition. Et en 2016, c’est le Costa Rica qui a été élu « pays le plus écolo et heureux », devant les 139 autres pris en compte dans ce classement.
Voici le Top 10 du Happy Planet Index en 2016, avec leur score dans chaque catégorie (avec aucun pays européen ou même occidental)
De gauche à droite vous pouvez lire: le score total du Happy Planet Index, le taux de satisfaction des habitants, l’espérance de vie, le degré d’inégalité des revenus et l’empreinte écologique.
Pourquoi le Costa Rica est en tête?
La première place du Costa Rica s’explique par plusieurs critères. Il y a d’abord le taux de satisfaction de la population, le plus élevé de ce top 10. Des pays comme la Norvège (12e, 7,7 en taux de satisfaction), la Suisse (24e, 7,8 en taux de satisfaction) ou l’Islande (39e, 7,6 en taux de satisfaction) font certes mieux dans cette catégorie, avant d’être pénalisé dans leur score ailleurs. Le score du Costa Rica est bien plus élevé que dans beaucoup de pays occidentaux, comme la France (44e, 6,6) ou l’Allemagne (49e, 6,7).
Pourquoi les Costaricains sont-ils heureux? Peut-être parce qu’ils vivent dans l’un des pays les plus verts de la planète. Il faut aussi noter que le Costa Rica a aboli son armée en 1949, ce qui lui permet (outre le fait d’être entièrement pacifique) d’utiliser plus d’argent pour l’éducation ou la santé. Le Costa Rica est une destination touristique en vogue, en raison de sa biodiversité, de ses réserves naturelles, et de la beauté de ses paysages. Le pays, où « le droit à un environnement sain » est inscrit dans la Constitution, a en outre été cité en exemple lors de la Cop21 en 2015 pour plusieurs raisons: par exemple, 98% de la production d’électricité repose ainsi sur des énergies renouvelables. En 2017, le pays a tourné 300 jours avec une production électrique produite à 100% par les énergies renouvelables. Récemment élu à la tête du pays, Carlos Alvarado, le nouveau président du Costa Rica, a annoncé également vouloir l’abandon des énergies fossiles sur le long terme.
Le Costa Rica espère devenir le premier à être neutre en CO² d’ici 2022, ce qui explique sa faible empreinte écologique si l’on compare à la Belgique par exemple (87e du classement, 7,4 en empreinte écologique). D’ici la prochaine conférence mondiale sur le changement climatique en 2020, le Costa Rica souhaite aussi devenir un « laboratoire mondial de la décarbonisation ».
Il faut ajouter à cela une espérance de vie respectable, l’une des meilleures sur le continent américain (Amérique du Nord, Centrale et du Sud confondues), s’élevant à 79,1 ans en moyenne selon le Happy Planet Index. Le point négatif est l’écart entre les revenus au sein de la population (le salaire moyen est estimé à 698€ au Costa Rica en 2018), plutôt élevé comparé aux pays occidentaux. Oui, le tableau ne pouvait être parfait à tous les niveaux…
